Homélie Avent 4 — Abbaye de Tamié

Aller au contenu. | Aller à la navigation

Outils personnels

Abbaye de Tamié

Homélie Avent 4

Par Frère Marco

 

 

4ème dimanche de l'Avent

 

1ère lecture : « Voici que la vierge est enceinte » (Is 7, 10-16)
Lecture du livre du prophète Isaïe
En ces jours-là, le Seigneur parla ainsi au roi Acaz : « Demande pour toi un signe de la part du Seigneur ton Dieu, au fond du séjour des morts ou sur les sommets, là-haut. » Acaz répondit : « Non, je n’en demanderai pas, je ne mettrai pas le Seigneur à l’épreuve. » Isaïe dit alors : « Écoutez, maison de David ! Il ne vous suffit donc pas de fatiguer les hommes : il faut encore que vous fatiguiez mon Dieu ! C’est pourquoi le Seigneur lui-même vous donnera un signe : Voici que la vierge est enceinte, elle enfantera un fils, qu’elle appellera Emmanuel (c’est-à-dire : Dieu-avec-nous). De crème et de miel il se nourrira, jusqu’à ce qu’il sache rejeter le mal et choisir le bien. Avant que cet enfant sache rejeter le mal et choisir le bien, la terre dont les deux rois te font trembler sera laissée à l’abandon. »

Psaume : Ps 23 (24)

R/ Qu’il vienne, le Seigneur : c’est lui, le roi de gloire !

Au Seigneur, le monde et sa richesse,
la terre et tous ses habitants !
C’est lui qui l’a fondée sur les mers
et la garde inébranlable sur les flots.

Qui peut gravir la montagne du Seigneur
et se tenir dans le lieu saint ?
L’homme au cœur pur, aux mains innocentes,
qui ne livre pas son âme aux idoles.

Il obtient, du Seigneur, la bénédiction,
et de Dieu son Sauveur, la justice.
Voici le peuple de ceux qui le cherchent !
Voici Jacob qui recherche ta face !

 

2ème lecture : Jésus Christ, né de la descendance de David, et Fils de Dieu (Rm 1, 1-7)
Lecture de la lettre de saint Paul Apôtre aux Romains
Paul, serviteur du Christ Jésus, appelé à être Apôtre, mis à part pour l’Évangile de Dieu, à tous les bien-aimés de Dieu qui sont à Rome.
 Cet Évangile, que Dieu avait promis d’avance par ses prophètes dans les saintes Écritures, concerne son Fils qui, selon la chair, est né de la descendance de David et, selon l’Esprit de sainteté, a été établi dans sa puissance de Fils de Dieu par sa résurrection d’entre les morts, lui, Jésus Christ, notre Seigneur.
 Pour que son nom soit reconnu, nous avons reçu par lui grâce et mission d’Apôtre, afin d’amener à l’obéissance de la foi toutes les nations païennes, dont vous faites partie, vous aussi que Jésus Christ a appelés.
 À vous qui êtes appelés à être saints, la grâce et la paix de la part de Dieu notre Père et du Seigneur Jésus Christ.

 

Jésus naîtra de Marie, accordée en mariage à Joseph, fils de David (Mt 1, 18-24)
 Alléluia. Alléluia. Voici que la Vierge concevra : elle enfantera un fils, on l’appellera Emmanuel, « Dieu-avec-nous ». Alléluia.

Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu
Voici comment fut engendré Jésus Christ : Marie, sa mère, avait été accordée en mariage à Joseph ; avant qu’ils aient habité ensemble, elle fut enceinte par l’action de l’Esprit Saint. Joseph, son époux, qui était un homme juste, et ne voulait pas la dénoncer publiquement, décida de la renvoyer en secret. Comme il avait formé ce projet, voici que l’ange du Seigneur lui apparut en songe et lui dit : « Joseph, fils de David, ne crains pas de prendre chez toi Marie, ton épouse, puisque l’enfant qui est engendré en elle vient de l’Esprit Saint ; elle enfantera un fils, et tu lui donneras le nom de Jésus (c’est-à-dire : Le-Seigneur-sauve), car c’est lui qui sauvera son peuple de ses péchés. » Tout cela est arrivé pour que soit accomplie la parole du Seigneur prononcée par le prophète : Voici que la Vierge concevra, et elle enfantera un fils ; on lui donnera le nom d’Emmanuel, qui se traduit : « Dieu-avec-nous ».
Quand Joseph se réveilla, il fit ce que l’ange du Seigneur lui avait prescrit : il prit chez lui son épouse.

© AELF - Paris 2013


Homélie

Nous voici parvenus à la dernière ligne droite de L'Avent, et en ce dernier dimanche avant Noël, c'est un jeune homme...un jeune homme nommé Joseph qui nous fait signe, qui nous fait signe, et qui va nous accompagner jusqu'au seuil du mystère...pour accueillir le Seigneur qui vient...
Oui, un jeune homme ce dimanche nous fait signe, pas le vieillard un peu ne niaise de certains tableaux, mais un jeune homme tendrement amoureux de sa jeune femme Marie, et qui attend avec elle l'Admirable naissance...

Joseph pas un simple spectateur, mais partie prenante de ce grand mystère de la Foi... « Admirable échange chantons-nous mystère de l'Amour... »

Joseph, un jeune homme épris de sa jeune épouse, à tel point, que la sachant enceinte, ne voulant pas la dénoncer publiquement (elle aurait été lapidée...) décida de la renvoyer en secret... Décision qui « résume le drame intérieur de Joseph, tout en révélant l'amour qu'il portait pour Marie. »

Oui, Joseph un homme qui a aimé profondément son épouse Marie, mais un homme qui aimait profondément son Dieu au point de lui faire totalement confiance, malgré la nuit du doute, oui malgré la nuit du doute Joseph a remis toute sa vie dans la main de Dieu .

Ne craint pas Joseph de prendre chez-toi Marie ton épouse, car l'enfant qu'elle porte en elle vient de l'Esprit Saint...et Joseph fit ce que l'Ange du Seigneur lui avait prescrit, il prit chez lui Marie son épouse »

Joseph ce matin nous fait signe, lui à qui que le pape Jean-Paul II, avait discerné ce beau titre de Gardien, de gardien de Marie, et de Jésus... «Joseph est auprès de Marie son épouse et de l'enfant Jésus dans les moments sereins et dans les moments difficiles de la vie, dans le voyage à Bethléem pour le recensement et dans les heures d'anxiété et de joie de l'enfantement au moment dramatique de la fuite en Egypte, et dans la recherche inquiète de Jésus au Temple, et ensuite dans le quotidien de la maison de Nazareth, dans l'atelier où il a enseigné le métier à Jésus... » (Jean-Paul II)

Il n'est pas exagéré de penser que c'est en regardant Joseph que Jésus a perçu quelque chose du visage, de la tendresse du Père...

Joseph, ce matin nous fait signe, il nous invite à ne pas être spectateurs, de cette naissance, il nous invite à ne pas rester à l'extérieur mais à faire de notre coeur, un berceau pour Dieu...

« A quoi te sert, que le Christ soit jadis venu à Bethléem, s'il ne vient pas aussi dans ton coeur, car ton coeur est le berceau, la crèche de Dieu »,

Et me viennent à l'esprit quelques mots de la prière de sainte Elisabeth de la Trinité canonisée récemment «O mon Christ aimé, je te demande de me «revêtir de toi-même», d'identifier mon âme à tous les mouvements de ton âme,... afin que ma vie ne soit qu'un rayonnement de ta vie.

Viens en moi comme adorateur, comme réparateur et comme sauveur. Ô Verbe éternel, Parole de mon Dieu, je veux passer ma vie à t'écouter, je veux me faire tout enseignable afin d'apprendre tout de toi.

Qu'il se fasse en mon coeur comme une incarnation du Verbe : que je lui sois une humanité de surcroît en laquelle il renouvelle tout son mystère. »

Récemment le pape François en parlant de Joseph disait... « Je vais vous faire une confidence, vous dire une chose personnelle.

J'aime beaucoup saint Joseph parce c'est un homme fort et silencieux. Et sur mon bureau j'ai une image de saint Joseph.... Et quand j'ai un problème, une difficulté, j'écris un billet et je le mets sous saint Joseph, pour qu'il prie pour ce problème ! »

A quelque jour de Noël nous aussi, confions nous à la prière de saint Joseph. Confions-lui, l'Eglise, nos familles, nos communautés, notre monde en quête d'espérance.