Homélie TO 19 — Abbaye de Tamié

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Abbaye de Tamié

Homélie TO 19

Par Frère Marco

http://ikonen.blogspot.fr/

Dimanche 19ème dimanche du Temps Ordinaire

Première lecture (1 R 19, 9a.11-13a)
En ces jours-là, lorsque le prophète Élie fut arrivé à l’Horeb, la montagne de Dieu, il entra dans une caverne et y passa la nuit. Le Seigneur dit : « Sors et tiens-toi sur la montagne devant le Seigneur, car il va passer. » À l’approche du Seigneur, il y eut un ouragan, si fort et si violent qu’il fendait les montagnes et brisait les rochers, mais le Seigneur n’était pas dans l’ouragan ; et après l’ouragan, il y eut un tremblement de terre, mais le Seigneur n’était pas dans le tremblement de terre ; et après ce tremblement de terre, un feu, mais le Seigneur n’était pas dans ce feu ; et après ce feu, le murmure d’une brise légère. Aussitôt qu’il l’entendit, Élie se couvrit le visage avec son manteau, il sortit et se tint à l’entrée de la caverne.

Psaume 84 (85)

R/ Fais-nous voir, Seigneur, ton amour et donne-nous ton salut. (Ps 84, 8)

J’écoute : Que dira le Seigneur Dieu ?
Ce qu’il dit, c’est la paix pour son peuple et ses fidèles.
Son salut est proche de ceux qui le craignent,
et la gloire habitera notre terre.

Amour et vérité se rencontrent,
justice et paix s’embrassent ;
la vérité germera de la terre
et du ciel se penchera la justice.

Le Seigneur donnera ses bienfaits,
et notre terre donnera son fruit.
La justice marchera devant lui,
et ses pas traceront le chemin.

Deuxième lecture (Rm 9, 1-5)
Frères, Soeurs, c’est la vérité que je dis dans le Christ, je ne mens pas, ma conscience m’en rend témoignage dans l’Esprit Saint : j’ai dans le cœur une grande tristesse, une douleur incessante. Moi-même, pour les Juifs, mes frères de race, je souhaiterais être anathème, séparé du Christ : ils sont en effet Israélites, ils ont l’adoption, la gloire, les alliances, la législation, le culte, les promesses de Dieu ; ils ont les patriarches, et c’est de leur race que le Christ est né, lui qui est au-dessus de tout, Dieu béni pour les siècles. Amen.

Évangile (Mt 14, 22-33)
« Ordonne-moi de venir vers toi sur les eaux » (Mt 14, 22-33)
Alléluia. Alléluia. J’espère le Seigneur et j’attends sa parole. Alléluia.

Aussitôt après avoir nourri la foule dans le désert, Jésus obligea les disciples à monter dans la barque et à le précéder sur l’autre rive, pendant qu’il renverrait les foules. Quand il les eut renvoyées, il gravit la montagne, à l’écart, pour prier. Le soir venu, il était là, seul. La barque était déjà à une bonne distance de la terre, elle était battue par les vagues, car le vent était contraire. Vers la fin de la nuit, Jésus vint vers eux en marchant sur la mer. En le voyant marcher sur la mer, les disciples furent bouleversés. Ils dirent : « C’est un fantôme. » Pris de peur, ils se mirent à crier. Mais aussitôt Jésus leur parla : « Confiance ! c’est moi ; n’ayez plus peur ! » Pierre prit alors la parole : « Seigneur, si c’est bien toi, ordonne-moi de venir vers toi sur les eaux. » Jésus lui dit : « Viens ! » Pierre descendit de la barque et marcha sur les eaux pour aller vers Jésus. Mais, voyant la force du vent, il eut peur et, comme il commençait à enfoncer, il cria : « Seigneur, sauve-moi ! » Aussitôt, Jésus étendit la main, le saisit et lui dit : « Homme de peu de foi, pourquoi as-tu douté ? » Et quand ils furent montés dans la barque, le vent tomba. Alors ceux qui étaient dans la barque se prosternèrent devant lui, et ils lui dirent : « Vraiment, tu es le Fils de Dieu ! »

©AELF - Paris 2013

Homélie

Homélie pour le 19° dimanche du T.O.2017

 

Nous venons d’entendre cette page d’Evangile où Mathieu, mais aussi Marc et jean nous ont rapporté une expérience qui laissa un ’impression profonde dans leur cœur…leur mémoire.

Expérience de la Présence de Jésus au cœur de la nuit, au cœur de la tempête.

Au sommet de ce récit la parole ô combien consolante et rassurante de  Jésus :

« Confiance, c’est moi, n’ayez plus peur ! »

Et aussi ce geste bouleversant de Jésus qui à l’appel de Pierre… « Seigneur, sauve-moi, étend la main, le saisi et le sauve…

 « N’ayez plu peur ! »

Cet appel de Jésus retenti à travers tous les Evangiles, comme un Appel, à la Confiance, à l’Espérance….Et si les évangélistes ont pris la peine de le reprendre fidèlement, c’est que cet appel du Seigneur est d’une importance capitale…il touche un aspect essentiel de l’expérience de foi des disciples, et des premières communautés chrétiennes.

 « N’ayez plus peur ! »

Mathieu nous rappelle ce matin que la peur, fait partie  du chemin, de l’aventure de la Foi

D’ailleurs, le prophète Elie poussé par la peur de la reine Jézabel trouve refuge au mont Horeb comme nous l’avons entendu dans la première lecture, et là, le  Seigneur se manifeste à lui, il apaise sa peur, per « la voix d’un léger silence »

 « N’ayez pas peur ! »

Cet appel insistant de Jésus a quelque chose d’émouvant quelque chose de rassurant…

Les disciples  qui ont vécu avec le Seigneur, qui ont été les témoins oculaires de tant et tant de miracles…eux aussi ils ont eu peur ! Ils ont hésité Ils ont douté, ils ont fuit …!

 Mais… ils sont toujours revenus !

Voilà bien la marque  des vrais disciples de Jésus !

« Ils ne sont, ni meilleurs, ni plus courageux, ni plus solides que nous…mais ils ont fait Confiance, ils ont gardé la Foi, à travers les épreuves, les difficultés, les échecs de toutes sortes » (P.Guillaume)

 « N’ayez pas peur ! »

L’Evangile d’aujourd’hui nous invite à ne pas avoir peur…de nos peurs, il nous invite à apprivoiser nos peurs pour en faire un tremplin pour plonger dans la Confiance…

C’est grâce à sa peur que Pierre a pu oser la Confiance et marcher avec Jésus sur les eaux agitées…

C’est sa peur qui l’a fait crier vers Jésus… «  Sauve-moi !», c’est encore sa peur qui lui a fait saisir la main du Seigneur.

Saint Augustin, imaginant s’adresser à Pierre écrit : « Le Seigneur se pencha vers le bas et t’a pris par sa main. Avec tes seules forces tu ne peux rien faire… Serre la main  de Celui qui descend jusqu’à toi »

Cela vaut pour nous aussi…Prions pour avoir le courage d’aller de l’avent les yeux fixés sur Jésus et non sur la tempête qui nous entoure…Mais si la tempête nous ramène à nos peurs, ce n’est pas grave.

Faisons–lui confiance. Il nous prendra par la main et il nous fera monter avec Lui dans la barque.