Fête de Marie Mère de Dieu — Abbaye de Tamié

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Fête de Marie Mère de Dieu

Homélie de dom Ginepro
arcabas - vierge à l’enfantHomélie pour la fête de Marie Mère de Dieu

Vœux de paix et de bonheur (Nb 6, 22-27)
Lecture du livre des Nombres

Le Seigneur dit à Moïse :
« Voici comment Aaron et ses descendants béniront les fils d'Israël :
'Que le Seigneur te bénisse et te garde !
Que le Seigneur fasse briller sur toi son visage, qu'il se penche vers toi ! Que le Seigneur tourne vers toi son visage, qu'il t'apporte la paix !'
C'est ainsi que mon nom sera prononcé sur les fils d'Israël, et moi, je les bénirai.
»

© AELF

Homélie

C est une bonne habitude, pour le jour de Pan, d échanger nos voeux, de faire quelques projets, des pronostiques, afin de pouvoir commencer « en douceur » l année, cette année 2013. En voulant vous épargner des raisonnements compliqués et pédants, j aurais quelque chose de plus reposant (je l espère) pour vous ; mais j aimerais, tout de même, ne pas vous endormir ! Ainsi, je vous propose une sorte de « parabole du début d année ». Je vous demande seulement de me suivre avec un peu d attention.

Nous voilà étendus, oui, étendus dans l herbe (pas de neige, pas de pluie non plus !). Notre regard se pose sur un arbre fruitier, majestueux, qui trône au dessus de nous. Du tronc imposant, partent, dans tous les sens, de longues branches, garnies d un feuillage touffu. Au bout des plus petites branches, nous observons des fruits. Des fruits multicolores, des mûrs et des pas mûrs ; des petits et des gros ; des beaux et des moins beaux ; des juteux et des ratatinés ; des moins parfumés et des parfumés. Des fruits, en quantité. Et bien, voici la clé de lecture: l arbre sous lequel nous sommes c est. l année qui s ouvre devant nous, ce 2013 ; et les fruits. c est nous.

Pourquoi donc nous appuyer au support d une parabole, d une image ? Parce qu’il est bien difficile de se figurer une année à venir. Impossible, même. Nous devons recourir à une comparaison. Comment s exprimer, autrement ? Le temps qui s ouvre devant nous, comment le représenter ?

D abord, c est quoi. LE TEMPS ? On est bien placé, en ce début d année pour se poser la question. Personne ne saurait proprement définir le temps. La succession des jours et des nuits ? Oui ! Des mois et des saisons ? Oui ! Tous nos projets, nos amitiés, nos affections ? Oui ! Nos craintes, nos échecs, nos phobies, nos inquiétudes, nos erreurs ? Aussi. Notre soif de création, de connaissance, de relations ? Oui, et pas seulement. Toute définition du temps nous dépasse. Le Temps, tout cet univers complexe et articulé, chaotique, qui prend consistance devant nous au fur et à mesure que nous vivons.

Je vous ai proposé d imaginer que. les fruits c est nous. Forcement, nous, les fruits, nous sommes bien différents les uns des autres, avec nos caractéristiques tellement propres à chacun, nos couleurs, notre forme typique, notre « parfum » à nous. Et. Dieu, en tout cela ? Dieu, dans notre parabole (je ne vous dis, là, rien de bien original), pourrait être le jardinier qui taille, émonde, cultive, surveille et, aussi, qui cueille les fruits de l arbre. Oh, non pas pour les détruire, mais parce qu ils arrivent à leur maturité. « Je les cueille. », dit-il, « c est le moment ».
N est-ce pas ça, la vie ? La Vie des autres, la nôtre, le maintenant de la vie que nous sommes en train de vivre et, aussi, celle qui nous attend, après : le fabuleux mystère de notre vie. Que voulons-nous en faire de notre vie ? Que pouvons-nous en faire de cette vie qui vient, qui est devant nous ? De cette année 2013 qui, comment dire, est, quelque part, là, en face de nous, et qui demande d être non pas « dépensée », mais. donnée. Nous voulons le donner, ce temps!
Y a-t-il un autre but, pour nous, que de se faire « DON » ? Qu’être cadeaux pour les autres, pour Dieu ? Effectivement, nous pouvons devenir des fruits-cadeaux.
Voilà, c’est ça mon « voeux » ! Devenir des fruits-cadeaux ! C est un peu le jus de ce que je voulais vous communiquer, c est mon vin pour la fête, la boisson pour votre banquet d aujourd’hui.

Vous savez, cette parabole de l arbre, ce n est pas moi qui l ai inventée. Jésus emprunte souvent l image de l arbre, vous l aurez sans doute remarqué : il parle souvent d arbres.
• « Un arbre bon ne peut pas donner des mauvais fruits. », dit-il.
• Il n hésite pas à se comparer à la VIGNE. «Je suis la vigne et vous les sarments. ».
• Il cite plusieurs fois le FIGUIER, arbre de la sagesse par excellence, qui annonce la belle saison en mettant des bougeons et des fruits. C est dans sa nature de figuier.
• Et puis l image du grain de sénevé, qui est tellement petit mais « qui devient vite un arbre où les oiseaux font leur nid ». Image puissante ! L ARBRE. LE TEMPS. LA VIE.

Plein d arbres, tout plein d arbres, l Évangile ! Et n oublions pas que Jésus est mort au sommet de l arbre de la croix. Les Pères de l Église aiment broder sur cette image où c est lui, Jésus, qui devient le fruit de l arbre.

Et Marie, sa mère, n'est-elle pas un fruit qui est particulièrement bien réussi ?

Mais, bref, pour conclure ma parabole toute simple qui nous voit tous rassemblés autour d un arbre fruitier, je désire vous rappeler une autre page d évangile où il est encore question d un arbre : un sycomore (une sorte de figuier. En grec, sikon = figue ; moron = mure. Sycomore).

Celle-ci n est pas proprement une parabole ; c est une rencontre de Jésus avec quelqu un. Jésus se déplace et un cortège de gens l entoure : beaucoup de monde qui suit, qui l entrave. Tout en marchant, il lève les yeux, et voilà que quelqu un est perché, comme une grive, sur un sycomore qui est au bord de la route.

Qui est-il, celui-ci? C est un petit malin, débrouillard, plein de vie et de projets dans sa tête, qui a grimpé là-haut pour « voir Jésus », justement. Comme il est de petite taille il a vite trouvé le système pour obtenir ce qu il voulait : VOIR JESUS.

Mais, il y a un imprévu (la vie en est pleine), un imprévu que notre petit malin n avait pas bien calculé : soudain, Jésus s arrête, juste au pied de ce fameux sycomore.
« Zachée (c est son nom), descends, vite, car aujourd hui je veux venir chez toi ! ».
« Comment, Euh, Moi ? ». « Oui, toi ! » «Euh, Venir chez moi. ? ». « Oui, chez toi ! ».

Ce jour-là, Zachée était le fruit mûr, le fruit choisi par Jésus-Dieu, le fruit qui acceptera de « se donner ». Accepterions-nous de nous donner » en ce 2013 ?

Et bonne année !








Homélie pour le Premier Janvier 2013
C est une bonne habitude, pour le jour de Pan, d échanger nos voeux, de faire quelques projets, des pronostiques, afin de pouvoir commencer « en douceur » l année, cette année 2013. En voulant vous épargner des raisonnements compliqués et pédants, j aurais quelque chose de plus reposant (je l espère) pour vous ; mais j aimerais, tout de même, ne pas vous endormir ! Ainsi, je vous propose une sorte de « parabole du début d année ». Je vous demande seulement de me suivre avec un peu d attention.

Nous voilà étendus, oui, étendus dans l herbe (pas de neige, pas de pluie non plus !). Notre regard se pose sur un arbre fruitier, majestueux, qui trône au dessus de nous. Du tronc imposant, partent, dans tous les sens, de longues branches, garnies d un feuillage touffu. Au bout des plus petites branches, nous observons des fruits. Des fruits multicolores, des mûrs et des pas mûrs ; des petits et des gros ; des beaux et des moins beaux ; des juteux et des ratatinés ; des moins parfumés et des parfumés. Des fruits, en quantité. Et bien, voici la clé de lecture: l arbre sous lequel nous sommes c est. l année qui s ouvre devant nous, ce 2013 ; et les fruits. c est nous.

Pourquoi donc nous appuyer au support d une parabole, d une image ? Parce qu’il est bien difficile de se figurer une année à venir. Impossible, même. Nous devons recourir à une comparaison. Comment s exprimer, autrement ? Le temps qui s ouvre devant nous, comment le représenter ?

D abord, c est quoi. LE TEMPS ? On est bien placé, en ce début d année pour se poser la question. Personne ne saurait proprement définir le temps. La succession des jours et des nuits ? Oui ! Des mois et des saisons ? Oui ! Tous nos projets, nos amitiés, nos affections ? Oui ! Nos craintes, nos échecs, nos phobies, nos inquiétudes, nos erreurs ? Aussi. Notre soif de création, de connaissance, de relations ? Oui, et pas seulement. Toute définition du temps nous dépasse. Le Temps, tout cet univers complexe et articulé, chaotique, qui prend consistance devant nous au fur et à mesure que nous vivons.

Je vous ai proposé d imaginer que. les fruits c est nous. Forcement, nous, les fruits, nous sommes bien différents les uns des autres, avec nos caractéristiques tellement propres à chacun, nos couleurs, notre forme typique, notre « parfum » à nous. Et. Dieu, en tout cela ? Dieu, dans notre parabole (je ne vous dis, là, rien de bien original), pourrait être le jardinier qui taille, émonde, cultive, surveille et, aussi, qui cueille les fruits de l arbre. Oh, non pas pour les détruire, mais parce qu ils arrivent à leur maturité. « Je les cueille. », dit-il, « c est le moment ».
N est-ce pas ça, la vie ? La Vie des autres, la nôtre, le maintenant de la vie que nous sommes en train de vivre et, aussi, celle qui nous attend, après : le fabuleux mystère de notre vie. Que voulons-nous en faire de notre vie ? Que pouvons-nous en faire de cette vie qui vient, qui est devant nous ? De cette année 2013 qui, comment dire, est, quelque part, là, en face de nous, et qui demande d être non pas « dépensée », mais. donnée. Nous voulons le donner, ce temps!
Y a-t-il un autre but, pour nous, que de se faire « DON » ? Qu’être cadeaux pour les autres, pour Dieu ? Effectivement, nous pouvons devenir des fruits-cadeaux.
Voilà, c’est ça mon « voeux » ! Devenir des fruits-cadeaux ! C est un peu le jus de ce que je voulais vous communiquer, c est mon vin pour la fête, la boisson pour votre banquet d aujourd’hui.

Vous savez, cette parabole de l arbre, ce n est pas moi qui l ai inventée. Jésus emprunte souvent l image de l arbre, vous l aurez sans doute remarqué : il parle souvent d arbres.
• « Un arbre bon ne peut pas donner des mauvais fruits. », dit-il.
• Il n hésite pas à se comparer à la VIGNE. «Je suis la vigne et vous les sarments. ».
• Il cite plusieurs fois le FIGUIER, arbre de la sagesse par excellence, qui annonce la belle saison en mettant des bougeons et des fruits. C est dans sa nature de figuier.
• Et puis l image du grain de sénevé, qui est tellement petit mais « qui devient vite un arbre où les oiseaux font leur nid ». Image puissante ! L ARBRE. LE TEMPS. LA VIE.

Plein d arbres, tout plein d arbres, l Évangile ! Et n oublions pas que Jésus est mort au sommet de l arbre de la croix. Les Pères de l Église aiment broder sur cette image où c est lui, Jésus, qui devient le fruit de l arbre.

Et Marie, sa mère, n est-elle pas un fruit qui est particulièrement bien
réussi ?

Mais, bref, pour conclure ma parabole toute simple qui nous voit tous rassemblés autour d un arbre fruitier, je désire vous rappeler une autre page d évangile où il est encore question d un arbre : un sycomore (une sorte de figuier. En grec, sikon = figue ; moron = mure. Sycomore).

Celle-ci n est pas proprement une parabole ; c est une rencontre de Jésus avec quelqu un. Jésus se déplace et un cortège de gens l entoure : beaucoup de monde qui suit, qui l entrave. Tout en marchant, il lève les yeux, et voilà que quelqu un est perché, comme une grive, sur un sycomore qui est au bord de la route.

Qui est-il, celui-ci? C est un petit malin, débrouillard, plein de vie et de projets dans sa tête, qui a grimpé là-haut pour « voir Jésus », justement. Comme il est de petite taille il a vite trouvé le système pour obtenir ce qu il voulait : VOIR JESUS.

Mais, il y a un imprévu (la vie en est pleine), un imprévu que notre petit malin n avait pas bien calculé : soudain, Jésus s arrête, juste au pied de ce fameux sycomore.
« Zachée (c est son nom), descends, vite, car aujourd hui je veux venir chez toi ! ».
« Comment, Euh, Moi ? ». « Oui, toi ! » «Euh, Venir chez moi. ? ». « Oui, chez toi ! ».

Ce jour-là, Zachée était le fruit mûr, le fruit choisi par Jésus-Dieu, le fruit qui acceptera de « se donner ». Accepterions-nous de nous donner » en ce 2013 ?

Et bonne année !

arcabas - vierge à l’enfant