Chronique d'Octobre — Abbaye de Tamié

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Abbaye de Tamié

Chronique d'Octobre

Tout un mois qui nous rapproche du Seigneur

Chronqiue de l'Abbaye de Tamié
pour le mois d'octobre 2006




Mercredi 4 : L’après-midi, une vidéo-projection est proposée sur le Concile Vatican II, à partir de documents d’archives et de témoignages actuels de personnalités qui y ont participé.
Fr. Philippe rencontre Bayard-Presse en vue d’un projet d’édition d’un nouveau CD des tropaires de Henri Dumas et d’autres pièces inédites avec comme thème : L’annonce du Christ dans un parcours liturgique.

Dimanche 8 : Au réfectoire nous commençons le roman de Yasmina KHADRA, L’attentat, Julliard 2005. Dans un restaurant bondé de Tel-Aviv une femme fait exploser la bombe qu’elle dissimulait sous sa robe de grossesse. Toute la journée le docteur Amine, israélien d’origine arabe opère à la chaîne les innombrables victimes de cet attentat atroce. Au milieu de la nuit, on le rappelle d’urgence à l’hôpital pour lui apprendre sans ménagement que la kamikaze est sa propre femme. Comment en est-elle arrivée là ?

Lundi 9 : Fr. Jean-Pierre est à une réunion du DIM à Aiguebelle jusqu’au 14. Une quarantaine de moines et de moniales suivent une session de formation consacrée au dialogue avec l’Islam et à la théologie de Christian de Chergé. « Les moines de Tibhirine nous ont précédés dans ce dialogue et Tibhirine est devenu le paradigme du dialogue avec l’Islam et du dialogue tout court pour nous les moines et les moniales du DIM » (Sœur Marie d’Urt pour La Croix du 29-10-06). Christian Salenson a expliqué comment Christian de Chergé a renouvelé l’approche théologique du dialogue interreligieux et combien ses perspectives s’inséraient dans le vécu monastique.

Vendredi 13 : Père Abbé est au conseil presbytéral à Myans : les orientations pour la catéchèse.
Journée de chant avec Henri Dumas l’objectif est l’enregistrement envisagé pour septembre 2007.

Dimanche 15 : L’équipe du Petit Prince vit à Tamié une fin de semaine pour lancer leur nouvelle année. Les frères de la communauté sont invités à la Maison St-Benoît pour prendre le café avec les participants.

Mardi 17 : Session avec M. Alain Guerrier sur les Réformes monastiques aux XVIIe-XVIIIe siècles. Il connaît particulièrement l’histoire des Bernardines fondées par Mère Louise de Ballon et dont les branches actuelles fructifient à Collombey et Géronde. Il avait participé à l’élaboration du dossier Observantiae en 2002. Ce sont ses textes qui lui servent de base pour ses conférences.

Mercredi 18 : Entrée en communauté comme postulant de Jean-François. Père Abbé commente : « Geste simple et rapide mais porteur d’une dimension qui le dépasse. Aujourd’hui fête de St Luc, il découvre la miséricorde du Seigneur. Nous-mêmes nous l’expérimentons en la pratiquant. »

Dimanche 22 : Fr. Jean participe de 17h30 à 21 h à la rencontre de l’équipe d’animation paroissiale à Mercury. P. Thierry Mollard est le nouveau curé de la paroisse St-Bernard lès Tamié (la nôtre), oblat de St-François de Sales, il était sur le secteur de Vienne. Parmi les sujets abordés, les funérailles présidées par des laïcs ont pu surprendre de prime abord, avec des regrets de n’avoir pas de prêtre, mais à l’usage, les familles se montrent satisfaites ; si un prêtre est disponible, il rendra visite aux familles avant ou après l’enterrement. Des répétitions de chants sont proposées à Chambéry et Ugine pour apprendre un nouveau répertoire qui soit commun au diocèse. Fr. Jean propose cette année encore, chaque mois une lecture mensuelle d’un petit passage de l’Écriture, ce sera saint Jean avec partage de ce qui a été découvert, plus sur le mode de prière que d’un exposé intellectuel.

Mercredi 25 : De mercredi 17 h à dimanche 13h30, session de liturgie pour une vingtaine d’animateurs des diocèses de Savoie et Haute-Savoie. Thème : la Liturgie des heures. Des frères y interviennent : P. Abbé : Le psautier, livre du combat spirituel ; La prière liturgique et la vie, Fr. Philippe : Enjeux musicaux, des principes, des clefs de discernement, Fr. Gaël : La christologie des psaumes ; Chant soliste et psalmodie collective.
À la session sur la liturgie, plusieurs diacres sont présents. Le mari de Bernadette Favre sera ordonné diacre, le 26 novembre à Annecy. P. Abbé constatait qu’on ne savait pas quoi faire du diacre autour de l’autel à la messe à Tamié. « Les diacres sont les ministres du seuil, invitant ceux du dehors à venir voir à l’intérieur de l’Église et ceux du dedans à aller voir dehors. » (Mgr Joseph Caillot) Diacre = serviteur de la Charité, de la Parole, de la Liturgie ; envoyé par l’évêque aux travailleurs, aux souffrants, aux jeunes, aux familles, aux migrants, pour être présent dans tout ce qui fait le quotidien des hommes et des femmes et y être signe de la tendresse de Dieu ; dans leur milieu familial, professionnel, leur milieu de vie, leurs paroisses.

Samedi 28 : Bernadette Favre et l’abbé Jérôme Martin organisateurs de la session liturgie nous parlent au chapitre : Bernadette et son mari ont été appelés en couple (une première en France) par l’évêque d’Annecy à s’occuper de la liturgie, elle a suivi des cours à Paris, y a rencontré Fr. Gaël, d’où l’idée de faire des sessions de formation à Tamié, cette année c’est la seconde. La Liturgie des heures attire de plus en plus les laïcs (à Tamié aux vêpres du dimanche il y a de plus en plus de participants). Il y a une maturité actuelle pour proposer ce genre de formation. La liturgie donne du sens à la vie de tous les jours, au travail. Le diaconat et la Liturgie des heures ont été relancés il y a 40 ans au Concile, ça fait son chemin lentement.

Dimanche 29 : Fr. Nathanaël a participé au conseil d’administration de Monastic, 3 jours à Paris. Le but de l’association est de défendre les produits issus des monastères, proposer une formation, assurer la défense des droits, organiser des rencontres. Elle dispose de ressources pour des aides ponctuelles. Une commission commerciale répond aux demandes des différents monastères ; des groupes par produits sont plus informels : fromages, hosties…


La formation de la communauté par les enseignements

Pour ses chapitres spirituels du dimanche matin Père Abbé utilise des extraits du Congrès de la Vie consacrée à Rome en 2004 : Passion pour le Christ, Passion pour l’humanité. Être disposé à répondre avec la sagesse évangélique aux questions que posent les inquiétudes qui habitent le cœur des hommes et l’urgence des nécessités.
Les défis actuels auxquels est confrontée la Vie consacrée : la soif d’amour dans un monde inhospitalier rend les relations profondes difficiles ; la soif du sacré, le désir de spiritualité, de sens et de transcendance sont perceptibles dans notre monde, alors que se répand une vision séculariste de la réalité, nous nous trouvons associés à un monde sans âme. Le défi pour les consacrés d’une sérieuse expérience de Dieu et d’une passion missionnaire, innovatrice et prophétique se manifeste aujourd’hui comme une conversion au Dieu vivant. Il convient de proposer la Parole de Dieu et que les religieux aient une vie spirituelle profonde.

 Les icônes de la Samaritaine (recherche passionnée d’eau vive : passion contemplative) et du Samaritain (compassion active et diligente). La femme devient méditative et confiante parce que ce maître mystérieux ne la condamne pas et lui parle avec des mots nouveaux qui touchent son cœur assoiffé de relations intenses et elle devient messagère. Le Samaritain : seule la compassion vécue fait de nous des prochains. Être proche c’est regarder la situation du point de vue du pauvre qui est le dernier de la société, à partir de ses besoins, de sa guérison, de sa libération. « Descendre de la monture » signe de notre état privilégié qui nous sépare de tant de personnes privées de dignité, dépourvues de toit et n’ayant pas de but.
Ce que l’Esprit dit aujourd’hui à la vie consacrée, convictions et perspectives. La soif et l’eau, les blessures et la guérison : soif de sens, compassion pour les douleurs des hommes. On ne voit pas clairement ce que l’Esprit Saint veut faire naître dans l’Église, mais il y a déjà du nouveau. D’autres réalités meurent (des traditions ou des styles désuets, des institutions agonisantes). L’agonie de ce qui meure nous affecte alors que ce qui naît nous donne la confiance.


Commentaires de textes officiels de l’Ordre

Constitutions : Cst 57 – Les frères qui doivent être ordonnés – C’est l’abbé qui décide de faire ordonner un frère, pour le service de la communauté. La Charte de Formation, n° 60 développe ce point. La nature de la vie cistercienne ne requiert pas, de soi, l’ordination de chaque moine […]. Il revient à l’abbé de promouvoir cette vocation en fonction des besoins de la communauté, de discerner avec le frère l’appel du Seigneur sur lui […]. N° 62 [… Le futur prêtre] doit veiller particulièrement à intégrer les dimensions contemplatives et ministérielles de son sacerdoce monastique.

Cst 58 – La formation continue - À cette formation continue de toute la communauté contribuent la liturgie, les entretiens de l’abbé, les lectures et conférences, la bibliothèque. Chaque frère s’adonne activement à cette formation selon son don particulier. Les frères chargés de divers emplois et métiers s’en acquittent avec égalité d’âme. Ceux qui exercent un service dans la gestion, l’administration, le soin des malades, la direction spirituelle, en tout domaine spécialisé ont de plus en plus besoin d’une formation adaptée. Les moyens employés seront compatibles avec la vie monastique. On se souviendra aussi de l’importance d’une vie saine et équilibrée dans un environnement caractérisé par l’harmonie et la beauté.

Charte de formation : N° 56-57 – Les Frères en se formant doivent être animés par l’amour de la vie cistercienne, du lieu et des frères, de la prière. Les responsables de la formation seront attentifs à l’œuvre de l’Esprit en ceux qu’ils sont appelés à former.

Charte de la formation n° 59 – La formation continue – Pour que l’Ordre puisse maintenir la connaissance et l’amour de sa propre tradition, il faut que des moines bien intégrés dans la vie monastique soient invités à poursuivre des études directement liées à la vie monastique et cistercienne, pour le bien de la communauté et celui de tout l’Ordre. - Les temps de difficultés et d’épreuves font partie de la formation continue, comme des appels à grandir et à progresser. La communauté par sa présence discrète et délicate aide le frère dans ces temps traversés par chacun.

Charte de formation n° 14 - Dialogue et célébrations festives ont un rôle à jouer dans la formation de la communauté. Lors des jours de fête la communauté rend grâce pour les dons que Dieu lui a accordés et reconnaît avec joie que tous forment ensemble un même corps et un même esprit.