Incendie de Faverges — Abbaye de Tamié

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Abbaye de Tamié

Incendie de Faverges

18 avril 1783

Incendie de Faverges 18 avril 1783

 

Extrait du registre des baptêmes de la paroisse de Faverges, année 1783, page 135.

Le 18 avril 1783, le feu a pris à la maison qui domine sur le pont en entrant à droite du côté d’Ugine, sur les trois heures après-midi, et dans un quart d’heure l’incendie s’est étendu par devant et par derrière et a dévoré toutes les maisons et ce qui était dedans, depuis celle de M. Truchet, jusqu’à celle de MM. Casuet et Perret sur la place exclusivement, il s’est même porté au château. Il a brûlé le martinet de Deripes, la grange qui est devant celle de la Biolle, cinq personnes ont péri dans les plus rapides flammes.

Messieurs les religieux de Tamié ont donné un sec ours bien digne de mémoire. Ils ont fait distribuer d’abord quarante louis et de là deux charges de pain (2 fois 100 kg chaque jour) jusqu’à la moisson. MM. Les religieux de Talloires ont aussi montré leur charité. Mgr Briod, évêque de Genève a montré le premier l’exemple en m’annonçant les largesses qu’il m’a envoyées par une occasion sûre qu’il demandait.

Dans cet incendie, quatre vingt deux ménages ont été dévorés et neuf maisons découvertes pour couper le feu et empêcher la perte du reste du bourg. Soixante maisons et une douzaine de granges ont été incendiées.

Ainsi malheureusement est arrivé. L’incendie a pris à des fascines derrière le foyer, de là s’est porté à des pailles qui pendaient du plancher dessus.

 

Les habitants de cette ville se rappelleront longtemps encore les bienfaits de Tamié et les rediront à leurs arrières neveux, ils leur raconteront que, presque anéanti par le feu, Faverges dut en très grande partie sa résurrection à la charité des enfants du grand thaumaturge de la Savoie, St Pierre de Tarentaise ; qu’outre les secours pécuniaires et du pain, les forêts de l’abbaye furent mises à la disposition des malheureux incendiés pour reconstruire leurs maisons, que les bûcherons et les charpentiers abattirent ces forêts, les équarrièrent, les transportèrent à Faverges pour le refaire à neuf et que l’abbaye fournissait aux frais de tous ces travaux et de ces constructions, c’est ainsi que le répètent encore aujourd’hui les descendants de ces incendies, c’est ainsi que je l’ai appris de l’un d’eux dans le bourg de Sillingy, à deux lieues de la ville d’Annecy.

 

 

Réflexions de Père Jérôme Verniolle moine de Tamié à la suite de ce texte qu’il avait découvert

Des recherches sur les incendies de la paroisse Sainte-Colombe et de celle de Marlens ne manqueraient d’obtenir aussi d’heureuses découvertes, car on ne peut douter que l’abbaye de Tamié ne vint généreusement à leur secours. Sainte-Colombe fut incendiée deux fois dans l’espace de trois ans, c’était environ 1789 jusqu’en 1791. La tradition dit que les moines de Tamié firent alors pour Ste-Colombe de beaux actes de charité. Les mulets de l’abbaye descendaient tous les jours chargés de provision pour les malheureux incendiés de l’endroit et que les secours continuèrent tant que durèrent les besoins urgents où le fléau avait jeté cette paroisse. Des maisons de cette localité conservent encore des meubles que leur donna l’abbaye pour les aider à remonter leurs ménages.

Marlens fut entièrement brûlé, l’église et le presbytère furent seuls épargnés, un témoin oculaire l’a écrit sur le registre de l’église de Sainte-Colombe.