Homélie TO 15 — Abbaye de Tamié

Aller au contenu. | Aller à la navigation

Outils personnels

Abbaye de Tamié
Navigation

Homélie TO 15

Par Frère Marco

 

Homélie pour le 15ème dimanche du temps ordinaire

 

1ère lecture : « Elle est tout près de toi, cette Parole, afin que tu la mettes en pratique » (Dt 30, 10-14)
Lecture du livre du Deutéronome Moïse disait au peuple :
« Écoute la voix du Seigneur ton Dieu, en observant ses commandements et ses décrets inscrits dans ce livre de la Loi, et reviens au Seigneur ton Dieu de tout ton cœur et de toute ton âme.  Car cette loi que je te prescris aujourd’hui n’est pas au-dessus de tes forces ni hors de ton atteinte.  Elle n’est pas dans les cieux, pour que tu dises : ‘Qui montera aux cieux nous la chercher ? Qui nous la fera entendre, afin que nous la mettions en pratique ?’  Elle n’est pas au-delà des mers, pour que tu dises : ‘Qui se rendra au-delà des mers nous la chercher ? Qui nous la fera entendre, afin que nous la mettions en pratique ?’  Elle est tout près de toi, cette Parole, elle est dans ta bouche et dans ton cœur, afin que tu la mettes en pratique. »

Psaume 68

R/ Cherchez Dieu, vous les humbles et votre cœur vivra.

Moi, je te prie, Seigneur :
c’est l’heure de ta grâce ;
dans ton grand amour, Dieu, réponds-moi,
par ta vérité sauve-moi.

Réponds-moi, Seigneur,
car il est bon, ton amour ;
dans ta grande tendresse,
regarde-moi.

Et moi, humilié, meurtri,
que ton salut, Dieu, me redresse.
Et je louerai le nom de Dieu par un cantique,
je vais le magnifier, lui rendre grâce.

Les pauvres l’ont vu, ils sont en fête :
« Vie et joie, à vous qui cherchez Dieu ! »
Car le Seigneur écoute les humbles,
il n’oublie pas les siens emprisonnés.

Car Dieu viendra sauver Sion
et rebâtir les villes de Juda.
patrimoine pour les descendants de ses serviteurs,
demeure pour ceux qui aiment son nom.

2ème lecture : « Tout est créé par lui et pour lui » (Col 1, 15-20)
Lecture de la lettre de saint Paul Apôtre aux Colossiens
Le Christ Jésus est l’image du Dieu invisible, le premier-né, avant toute créature :  en lui, tout fut créé, dans le ciel et sur la terre. Les êtres visibles et invisibles, Puissances, Principautés, Souverainetés, Dominations, tout est créé par lui et pour lui.  Il est avant toute chose, et tout subsiste en lui.

 Il est aussi la tête du corps, la tête de l’Église : c’est lui le commencement, le premier-né d’entre les morts, afin qu’il ait en tout la primauté.  Car Dieu a jugé bon qu’habite en lui toute plénitude  et que tout, par le Christ, lui soit enfin réconcilié, faisant la paix par le sang de sa Croix, la paix pour tous les êtres sur la terre et dans le ciel.

Evangile : « Qui est mon prochain ? » (Lc 10, 25-37)

Alléluia. Alléluia. Tes paroles, Seigneur, sont esprit et elles sont vie ; tu as les paroles de la vie éternelle. Alléluia.

Évangile de Jésus Christ selon saint Luc
En ce temps-là,  un docteur de la Loi se leva et mit Jésus à l’épreuve en disant : « Maitre, que dois-je faire pour avoir en héritage la vie éternelle ? »  Jésus lui demanda : « Dans la Loi, qu’y a-t-il d’écrit ? Et comment lis-tu ? »  L’autre répondit : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme, de toute ta force et de toute ton intelligence, et ton prochain comme toi-même. »  Jésus lui dit : « Tu as répondu correctement. Fais ainsi et tu vivras. »  Mais lui, voulant se justifier, dit à Jésus : « Et qui est mon prochain ? »  Jésus reprit la parole : « Un homme descendait de Jérusalem à Jéricho, et il tomba sur des bandits ; ceux-ci, après l’avoir dépouillé et roué de coups, s’en allèrent, le laissant à moitié mort.  Par hasard, un prêtre descendait par ce chemin ; il le vit et passa de l’autre côté.  De même un lévite arriva à cet endroit ; il le vit et passa de l’autre côté.  Mais un Samaritain, qui était en route, arriva près de lui ; il le vit et fut saisi de compassion.  Il s’approcha, et pansa ses blessures en y versant de l’huile et du vin ; puis il le chargea sur sa propre monture, le conduisit dans une auberge et prit soin de lui.  Le lendemain, il sortit deux pièces d’argent, et les donna à l’aubergiste, en lui disant : ‘Prends soin de lui ; tout ce que tu auras dépensé en plus, je te le rendrai quand je repasserai.’  Lequel des trois, à ton avis, a été le prochain de l’homme tombé aux mains des bandits ? »  Le docteur de la Loi répondit : « Celui qui a fait preuve de pitié envers lui. » Jésus lui dit : « Va, et toi aussi, fais de même. »

© AELF - Paris 2013

Homélie

Homélie pour le 15° dimanche du TO Dimanche du bon samaritain

Frère Marco

Depuis quelques dimanches nous suivons Jésus qui marche vers Jérusalem...

Des rencontres jalonnent ce chemin...des personnes qui veulent le suivre, des personnes que Jésus lui -même appelle à sa suite...

et ce matin, ce matin c'est le tour d'un docteur de la Loi...un bibliste, un théologien dirons nous aujourd'hui... qui pose une question une question pour mettre Jésus à l'épreuve : et c'est grâce à cet homme, qui veut mettre Jésus à l'épreuve c'est grâce à lui que Jésus nous a donné une des plus belle des plus bouleversante parabole.

La Parabole du bon samaritain...

Parabole que nous connaissons par coeur tellement elle est connue, mais que nous n'aurons jamais fini de méditer, ruminer prier..., de nous en imprégner...

« Que dois-je faire pour avoir en héritage la vie éternelle » ?...

La vie éternelle... voilà le but ultime de notre vie, la vie éternelle... L'homme tout homme est fait pour la Vie, avec un grand V... « Tu nous a fait pour toi, vers toi Seigneur et notre coeur est sans repos tant qu'il ne demeure en Toi » (St. Augustin)

Oui le terme de notre vie terrestre...ce n'est pas le néant, mais la vie éternelle...Et Thérèse de Lisieux terminait sa vie terrestre par ces mots : «Je ne meure pas, j'entre dans la Vie»

Et moi... ? est-ce que je désire de tout mon coeur la vie éternelle...Est-ce que j'y pense ?...Est-ce que je commence déjà à la vivre... ?

« Maitre que dois-je donc faire.... »

Faire...Un verbe profondément évangélique qui revient plusieurs fois dans le texte de ce dimanche

Que dois-je donc faire ?

Il y aurait-il donc, un truc, un mode d'emploi...quelque chose à appliquer tel quel, sans trop se poser de questions...sans trop de risque...Avouons que parfois nous aussi en tout cas moi il m'arrive, comme au docteur de la Loi...

Mais Jésus lui, ne donne pas le mode d'emploi. Mais il lui donne une parabole...une histoire...quoi...Une histoire à réfléchir, une histoire qui interroge, qui ouvre un chemin possible, une histoire pour avancer au large... sur des chemins inconnus...

« Un homme descendait de Jérusalem à Jéricho...

Plusieurs personnages dans cette parabole, un prêtre, et un lévite, des brigands et un homme meurtri. Et un samaritain... Six personnages. Mais aucun ne porte un nom...Est-ce un oubli de la part de Jésus...est-ce un oubli de la part de l'évangéliste...Je ne le crois pas...

Cela nous suggère peut-être que nous pouvons tour à tour être ce lévite ou ce prêtre, ou ce samaritain ou un des brigands...ou encore l'homme blessé...

En tout cas, le samaritain porte en lui les traits du visage de Dieu, manifesté en Jésus...Dieu bouleversé par la détresse de l'humanité...par la détresse de tout homme s'est fait proche de lui, il s'est penché sur lui, et lui a apporté la guérison...

Mais l'homme meurtri au bord du chemin lui aussi il a le visage de dieu, du Dieu fait homme...de Jésus qui par amour a pris sur lui toutes nos blessures...tellement toutes qu'il n'avait plus aucune apparence d' homme tellement il était défiguré..

Le Père dieu, ne l'a pas abandonné, mais il est venu à son secours...il s'est penché vers lui et par la puissance de l'Esprit Saint il l'a relevé d'entre les morts...

« Qui est mon prochain ? »

Aujourd'hui, la question essentielle n'est plus à se demander « Qui est mon prochain ? »

Mais à se demander... « Comment serais-je le prochain de tout homme...tout femme...tout enfant..., près de moi ?

L'Église ? « Un hôpital de campagne »

« Je vois avec clarté que la chose dont a le plus besoin l'Église aujourd'hui, c'est la capacité de soigner les blessures et de réchauffer le coeur des fidèles, la proximité, la convivialité. Je vois l'Église comme un hôpital de campagne après une bataille.

Il est inutile de demander à un blessé grave s'il a du cholestérol et si son taux de sucre est trop haut ! Nous devons soigner les blessures. Ensuite nous pourrons aborder le reste. Soigner les blessures, soigner les blessures... Il faut commencer par le bas.

...Je rêve d'une Église mère et pasteur. Les disciples de Jésus doivent être miséricordieux, prendre soin des personnes, les accompagner comme le bon Samaritain qui lave et relève son prochain. (...) Les réformes structurelles ou organisationnelles sont secondaires, c'est-à-dire qu'elles viennent dans un deuxième temps. La première réforme doit être celle de la manière d'être. Les disciples de l'Évangile doivent être des personnes capables de réchauffer le coeur des personnes, de dialoguer et cheminer avec elles, de descendre dans leur nuit, dans leur obscurité, sans se perdre. » (Pape François)