Homélie - 24ème TO — Abbaye de Tamié

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Homélie - 24ème TO

Par Père Claude
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Homélie pour le 24ème
dimanche ordinaire

Ex 32, 1-14 - 1 Tm 1, 12-17 - Luc 15 5, 1-32
Dieu nous cherche

Introduction
L'Eucharistie de chaque dimanche est toujours un temps fort dans notre vie de baptisé, un moment privilégié pour Dieu de renouveler son alliance avec nous.
En lui demandant sa miséricorde nous allons ouvrir notre coeur à cet amour du Père de l'enfant perdu et retrouvé, toujours prêt à nous pardonner et à nous renouveler.


Homélie
Un noceur, un fêtard, un bon à rien, le déshonneur de la famille. Tout le contraire de son frère, un garçon sérieux, dur à la tâche, ne faisant pas parler de lui, une vraie consolation pour son père, fier sans doute d'un tel enfant !
Le cadet, lui, a donc demandé son héritage pour mener grand train et joyeuse vie, un enfant qui abandonne son père sans le moindre scrupule, ce n'est vraiment pas un modèle ! Mais sans perdre confiance, le père a dû craindre pour son avenir, jusqu'au jour où il retrouvera son enfant perdu sur le chemin. Voilà un père qui court au devant de son fils, il fait le contraire de ce que fit Jacob lorsqu'il retrouva son fils Joseph (Ex 46, 29).
Le père de notre parabole aime ses fils jusqu'à la faiblesse, avec respect et patience, il attendra le retour de ce sot qui a gaspillé une fortune et des énergies en folies.
Il fait même plus qu'attendre, il cherche. Quel mystère : Dieu est en recherche !
Le fils cadet était sans doute, lui aussi en recherche et à la fin il a trouvé en perdant tout le reste. Du haut de la colline, le père est en recherche, il scrute l'horizon. Il cherche au loin la silhouette de son pauvre garçon. Voici qu'il le devine là-bas. Alors son coeur bondit de joie. La recherche d'ailleurs, ça le connaît, n'a-t-il pas déjà cherché la brebis égarée dans le désert ? Mais ici, c'est le coeur vivant d'un homme qu'il cherche. Il cherche son fils perdu. La pensée de l'égaré ne le quitte plus. Voilà qu'il l'a retrouvé, quelle joie !
Mais ça ne lui suffit pas, il va aussi au-devant de l'aîné. Il le connaît ce fils aîné qui est toujours avec lui, un bon garçon qui semble irréprochable. Irréprochable, sauf qu'il ne pense qu'à lui-même. Il n'a pas vu que son frère cadet avait maintenant un coeur nouveau.
Les pharisiens non plus n'avaient pas vu que Marie-Madeleine avait reçu un coeur nouveau et la femme adultère un esprit nouveau.
Lui, le frère aîné, l'irréprochable, il garde un coeur de pierre, un esprit racorni qui l'empêche de se réjouir que son frère cadet soit revenu à la vie.
Oui, étrange parabole que celle de ses deux fils ! Elle déplace nos points de repère.
Elle ne nos dit pas cette parabole que le péché est le plus court chemin pour aller à Dieu, non, elle nous rappelle simplement l'invraisemblable tendresse de Dieu pour ses enfants et les mystérieux chemins qui conduisent à lui.