Homélie - 30ème dimanche — Abbaye de Tamié

Aller au contenu. | Aller à la navigation

Outils personnels

Abbaye de Tamié
Navigation

Homélie - 30ème dimanche

Par Père Claude
logo tamié

Homélie pour le 30ème
dimanche ordinaire

Si 35, 12...18 - 2 Tm 4, 6...18 - Luc 18, 9-14
Deux hommes prient au Temple

          Deux hommes qui montent au Temple pour prier, un pharisien et un publicain. Le pharisien, quelqu'un qui observe la Loi et parfois même en rajoute un peu. Il a l'esprit de sacrifice, il remercie Dieu. Somme toute un homme bien !
Le publicain, quelqu'un qui est associé aux occupants romains de par sa fonction de collecteur d'impôts. Il n'a pas d'existence religieuse. Sa situation est sans avenir et sans espoir. Il n'a pas de bonnes oeuvres à faire valoir devant Dieu et n'ose donc pas lever les yeux vers le ciel.
Or le Christ déclare ce publicain justifié et non pas le pharisien.
« Pourquoi, Seigneur fermes-tu ton coeur au premier qui te rend grâce en jeûnant et pourquoi l'ouvres-tu au second qui pêche publiquement contre les hommes et contre toi ? »
Pourtant Ben Sirac nous dit dans la première lecture que "Dieu ne fait pas de différence entre les hommes. Il ne défavorise pas le pauvre et il écoute la prière de l'opprimé".
Dans la complaisance qu'il a de lui-même, le pharisien n'arrive pas à entrer dans l'intérieur de son coeur, alors Dieu ne trouve pas de place en lui pour déposer sa grâce. Comment peut-il le combler puisqu'il s'est lui-même justifié ? Il faudrait qu'il se baisse un peu plus pour que le Seigneur puisse passer, qu'il cesse de prier la tête haute. Son observance un peu trop raide de la Loi empêche l'Esprit Saint de chanter dans son coeur.
Le christianisme c'est vraiment la religion du coeur, ce qui émane d'un coeur pur et bon, même si les apparences sont misérables.
Par contre, au fond du Temple voici le publicain. Ses mains manipulent l'argent d'un peuple opprimé, c'est donc un péché public. Ce n'est pas parce qu'il est pécheur public que Jésus le glorifie, mais parce que tout pécheur qu'il est, il est venu aujourd'hui avec le désir de changer de vie, comme Zachée qui s'était repenti, comme Marie Madeleine au pied du Ressuscité qui a pleuré ses péchés devant tous et sans honte. Ce doit être à eux comme à beaucoup d'autres que le Christ pensait lorsqu'il parlait de ceux qui nous précéderaient dans le Royaume des cieux.
Merci à saint Luc de nous avoir rappelé à travers cette parabole du publicain et du pharisien que le seul lieu où nous avons à construire notre vie en vérité c'est le lieu de notre coeur.