Homélie - Avent 3 — Abbaye de Tamié

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Homélie - Avent 3

Par Père Claude
croix - arcabas

Homélie pour le 3ème dimanche de l'Avent

Le prophète Sophonie que nous avons entendu dans la première lecture a vécu dans une période bien tragique de l’histoire d’Israël et cependant il invite tout Jérusalem à se réjouir.

Cette espérance d’un bonheur que personne ne peut contredire nous la retrouvons dans la sérénité et la paix de saint Paul, invitant les chrétiens de Philippe à se réjouir du retour glorieux du Christ.

Saint Jean Baptiste, lui, nous paraît un peu plus sérieux, mais tout entier tendu vers la manifestation du Messie promis par Dieu. Et parmi les dons de l’Esprit qui à la Pentecôte achèvent de combler l’humanité rachetée, il y a le don de la joie.

Aujourd’hui alors que nous percevons mieux le grand dessein d’amour réalisé par le Dieu de Jésus Christ, nous savons que là où il n’y a pas de paix, il ne peut pas y avoir de christianisme. Là où l’Évangile est entendu les sources de la joie sont ouvertes. Il faut prendre avec grande évidence le précepte de saint Paul : « Réjouissez-vous sans cesse dans le Seigneur, Je le dis encore : réjouissez-vous ! »

Cette espérance, elle reprend et continue l’espérance des premiers chrétiens. Saint Luc, l’évangéliste qu’on a pu appeler l’évangéliste de la joie ne cesse de souligner l’affleurement de la grande joie divine communiquée aux hommes par le Fils de Dieu fait homme. Sainte Thérèse d’Avila avait raison lorsqu’elle estimait qu’un « saint triste est une triste saint ! » Et le philosophe Nietzche avait raison aussi en demandant que les chrétiens eussent des airs de ressuscités s’ils voulaient qu’on croit au salut qu’ils annonçaient. Imagine-t-on des ressuscités avec des mines d’enterrés ?

Tout au long de la Bible et de l’Évangile, chaque avancée du salut de Dieu produit un éclatement de joie dont les traces sont encore visibles et qui authentifie la réalité salvatrice de l’événement.

De quoi est faite cette joie qui comme un océan de bonheur nous submergera un jour et dont nous faisons ici-bas l’apprentissage, au sein de la grisaille de nos vies quotidiennes ?

 

Pour revenir à l’évangile de ce dimanche, laissons-nous saisir par le baptême de conversion proposé par Jean Baptiste. Baptême veut dire ‘plongée dans’, ‘être dans le bainConversion veut dire ‘se retourner vers’, changer notre regard, notre façon de faire, en ce qui concerne notre vie et les événements du monde. Changer c’est savoir apprécier ce qui est bon et modifier ce qui est mauvais. C’est essayer de faire comme Jean Baptiste. Il rappelle une parole du passé et montre une situation à faire aujourd’hui.

La moindre de nos actions, les gestes les plus simples, les paroles les plus quotidiennes préparent cette route de l’avenir dont parle Jean Baptiste. Comme lui, nous savons que celui qui va venir est plus grand que nous.

Les moments de rencontre et de marche vers Noël, nous avons à les vivre humblement dans le tâtonnement et parfois le doute.

Que ce temps de l’Avent qui nous rapproche de Noël nous trouve dans une attente la plus fervente possible du Seigneur des lumières.