Homélie Avent 2 — Abbaye de Tamié

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Abbaye de Tamié

Homélie Avent 2

Par Frère Gaël

2ème dimanche de l'Avent

Homélie

Hier, nous étions en esprit à Oran pour la béatification des 19 martyrs d’Algérie… et les invités : familles, amis, moines, continuent aujourd’hui leur périple vers Tibhirine et Tizi-Ouzou.

Avec l’Evangile de ce 2e dimanche de l’Avent, nous sommes en esprit au désert de Judée, dans la vallée profonde au Nord-Est de Jérusalem, avec Jean, le fils de Zacharie. Nous nous rappelons que Zacharie avait dit sous l’inspiration de l’Esprit 30 ans plus tôt, juste après la naissance miraculeuse de Jean : « Et toi, petit enfant, tu seras appelé prophète du Très-Haut. Tu marcheras devant, à la face du Seigneur, et tu prépareras ses chemins. »

Ce matin, nous sommes-là, par delà l’espace… et le temps, avec les disciples de Jean, à l’affut des paroles du prophète. Nous le voyons, un peu à l’écart, lisant le rouleau d’Isaïe. Il profère à haute voix : « Consolez, consolez mon peuple… » Lorsqu’il arrive quelques versets plus loin à la parole : « Voix de Celui qui crie dans le désert », il s’arrête net, interloqué et se prosterne jusqu’à terre, un long moment, se relève. Un des disciples s’approche et s’enquiert si tout va bien. Jean dit alors d’une voix distincte : « Je suis la voix qui crie dans le désert : préparez le chemin du Seigneur ! » Puis il s’approche de ses disciples et leur dit : « Allez ! vous aussi. Dans toute la région, dites aux gens de venir au Jourdain pour y recevoir un baptême de conversion. Que les montagnes soient abaissées, les vallées comblées… »

L’un des disciples l’interrompt et lui demande : « Que signifie que les montagnes soient abaissées, et les vallées comblées ? » Jean répond : les montagnes, ce sont les péchés d’avarice, d’orgueil, de colère… Les vallées, ce sont les péchés de paresse, de gourmandise, d’envie, de luxure. Les montagnes sont abaissées, les vallées sont comblées quand les personnes confessent leurs péchés. Alors elles reçoivent la force pour aller à la rencontre de Dieu et des hommes. Elles aplanissent le chemin du Seigneur quand elles progressent vers le bien. Les montagnes s’abaissent quand quelqu’un s’exerce dans la vertu de miséricorde, de foi, ou de prudence. Les vallées sont comblées quand quelqu’un s’attache à la vertu de force, de tempérance, de justice ou d’espérance… Alors, comme le disait Isaïe, « tout être vivant verra le salut de Dieu ». Allez mes enfants ! Annoncez à tous qu’ils doivent préparer le chemin du Seigneur ! Reprenez ce cantique de Baruch : « Jérusalem, Jérusalem, quitte ta robe de tristesse… revêt le vêtement de la gloire de Dieu ! »

Frères et sœurs, j’ai voulu vous faire contempler cet aspect de l’Evangile : « la parole de Dieu fut adressée à Jean dans le désert ». Et encore cette parole de Paul : « que votre amour vous fasse progresser de plus en plus dans la pleine connaissance pour discerner ce qui est important ». Ainsi, dans notre époque bouleversée, tourmentée, chacun pourra accueillir la Parole qui vient, Jésus, qui seul peut apporter la paix et la joie.