Chronique d'octobre 2007 — Abbaye de Tamié

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Abbaye de Tamié

Chronique d'octobre 2007

Abbaye de Tamié
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Chronique de l'Abbaye de Tamié
Octobre 2007

Lundi 1 : Pour les 50 ans de l’encyclique Fidei donum, une grande manifestation est organisée à Lisieux et les prêtres qui sont allés à l’étranger à ce titre y sont invités ainsi que des représentants des congrégations qui ont envoyé du personnel.  Cette encyclique, publiée par Pie XII en 1957, a permis de vivre une ecclésiologie nouvelle, qui sera explicitée au Concile : tous les évêques sont responsables de l’Église universelle et les laïcs en sont membres à part entière. Ce fut le passage d’une Église cléricale à une Église baptismale.

Jeudi 4 : Fr. Jean-Pierre se rend en Sologne à une réunion du Dialogue inter religieux (DIM). En deux jours et demi, 9 intervenants de différentes religions présentent ce qu’est dans leur tradition la dignité de l’homme. Des échanges ont lieu entre les participants.

Dimanche 7 : Père François de Sales est arrivé à Tamié il y a 60 ans ce jour.

Mercredi 10 : Fin du livre « J’avance comme un âne », par le cardinal Etchegaray. L’âne a des qualités, des défauts, des limites. Mais c’est de l’un d’eux que Jésus a voulu avoir besoin. Sans lui Jésus n’aurait pas pu entrer à Jérusalem comme il l’a fait le jour des Rameaux. L’ânon a dû trouver son cavalier un peu lourd puisque c’était le premier qu’il portait, mais il a pu partager la joie de la foule. « Soyez heureux d’exister ! »

Jeudi 11 : Jour de désert pour la communauté.

Samedi 13 : Le groupe francophone de la fraternité sacerdotale Jesus caritas de Suisse est en retraite. Parmi eux se trouvent l’évêque de Bâle, Mgr Koch, et l’évêque auxiliaire de Fribourg pour Genève, Mgr Farine. Ces Fraternités sont nées vers 1950 entre prêtres diocésains désirant nouer des relations plus fraternelles entre eux, créer des liens spirituels, avec une rencontre chaque mois, pour un temps de prière, l’eucharistie, et un échange en confiance sur ce qui fait leur vie, retourner à l’essentiel : chercher Dieu dans le quotidien ; pour Frère Charles de Jésus, l’Évangile est toujours en premier.

Dimanche 14 : L’équipe du Petit Prince de Chambéry lance son année à Tamié. Des frères sont invités pour le café. Leur thème d’année : « Ouvre la porte de ton cœur ! Transmets la parole que tu reçois ! » Nous avons leur programme de rencontres mensuelles et chaque fois Fr. Alain nous en fera souvenir.

Jeudi 18 : Entrée en communauté de Fr. Sébastien, 24 ans, du diocèse de Versailles ; en l’absence de Père Abbé il est accueilli par le prieur Fr. Didier. « … Saint Luc, fêté en ce jour est celui qui nous révèle le plus la miséricorde de Jésus, de Dieu. Toute la vie monastique ne suffit pas à épuiser cette louange de la Miséricorde. »

Vendredi 19 : La réunion régionale de l’Acat se tient dans nos murs. Nous en profitons pour inviter certains membres au chapitre. Cette association regroupe des membres de différentes Églises et travailler à un but commun, prier ensemble est une réelle pratique œcuménique.
http://www.acat.asso.fr/ L’ACAT (Association des chrétiens pour l’Abolition de la torture) a été suscitée en 1974 par deux femmes protestantes, très vite rejointes par des amis catholiques, orthodoxes et quakers, décidés à sensibiliser les chrétiens et leurs Églises au scandale de la torture.
Le Mandat : Abolir la torture et la peine de mort partout dans le monde (cf. article 5 de la Déclaration universelle des droits de l’homme) ; en soutenir les victimes ; concourir à leur protection.
Le Fondement éthique : Reconnaissant dans le Christ crucifié le frère de tous les torturés, les chrétiens, porteurs de la bonne nouvelle de Jésus Christ ressuscité, sont invités, par l’Évangile, à prendre la défense de leurs semblables, sans distinction de race, de sexe, de nationalité, de croyance ou d’opinion. Le message d’amour de Jésus, notamment vis-à-vis des plus petits et de ceux qui souffrent, constitue le fondement éthique de l'ACAT (Matthieu 25, 35-40). L’œcuménisme a été souhaité dès l'origine : « La lutte contre la torture ne peut se faire que tous chrétiens réunis. […] Nous n’aurions jamais pu concevoir une telle action si elle n’avait été, dès le départ, une action œcuménique. » Lors des rassemblements, assemblées générales, réunions du comité directeur, tous ensemble, les participants des différentes confessions lisent la Bible, prient et chantent, pour commencer ou terminer la rencontre.

Les modes d'action sont multiples : l’ACAT veille, informe et dénonce, soutient les victimes intervient auprès des gouvernements, prie avec les chrétiens de toutes confessions, impulse une réflexion et éduque.

Samedi 20 : Grechen, femme quaker des USA nous présente la « Société des Amis » fondée en Angleterre par George Fox (1624-1691) ; il se fit l'apôtre de la lumière intérieure, avec le rejet de tout dogmatisme, de toute forme de hiérarchisation religieuse, de cérémonial rituel. Le quaker William Penn (1644-1718) fonda en 1682 la colonie de Pennsylvanie, la dotant d'une constitution remarquable qui servit de base à celle des États-Unis. Étant persuadé de la présence de Dieu en chaque personne, les quakers établir des relations de bon voisinage avec les Amérindiens sur le territoire desquels ils s’établissaient ; ils n’acceptèrent pas l’esclavage des Noirs et se firent anti-esclavagistes. Ce mouvement parvint à l’abolition de l’esclavage au bout de deux siècles de lutte. La racine de la violence est en chacun, c’est à chacun de travailler à l’extirper, aussi les Quakers sont-ils antimilitaristes, mais solidaires de ceux qui souffrent. Ils vinrent en aide à la France après la guerre de 1870 et secoururent matériellement de nombreux pays en guerre, sans prendre jamais parti : leur action pendant la Seconde Guerre mondiale leur valut le Prix Nobel de la paix en 1947.

Lundi 22 : Les frères du noviciat vont rendre visite à Fr. Maurice et à sa communauté à Boscodon.

Mercredi 24 : Commentaire de la Règle - La radicalité : un choix décisif est à faire dès le début ; par la suite on aimera se souvenir du radicalisme des commencements  pour retrouver la vigueur de la jeunesse. Il y a un seuil à franchir.
Au réfectoire, nous lisons entre deux livres, la chronique des soeurs de Syrie et celle des voyages de l’Abbé général. Un chercheur allemand demande à l’archiviste la chronique des voyages de l’Abbé de Cîteaux en Haute-Allemagne en 1654 et à Rome en 1661. Pour traverser la Savoie de Pont-de-Beauvoisin au Mont-Cenis, il fallait 5 jours.

Fr. Nathanaël est à Beaufort pour une réunion de fromagers. Le marché du lait évolue rapidement avec une baisse des stocks au niveau mondial, mais il faudra du temps au niveau d’un pays pour relever la production de façon significative. Les cotas pourraient être augmentés et les prix aussi.

Du mercredi 24 au soir au dimanche 28 midi a lieu, pour la troisième année consécutive, une session de formation à la Prière des Heures organisée ici par les responsables de la Pastorale Liturgique et Sacramentelle des diocèses d’Annecy et Chambéry avec 5 animateurs extérieurs. Les 16 participants désirent maintenir ou proposer un temps de prière dans leur paroisse. Ils ont pu découvrir par des apports spirituels et théologiques la richesse du trésor offert par l’Église. Le Concile a affirmé que tout baptisé devenu membre du Corps du Christ participait avec lui à la louange du Père, dans l’Esprit. Saint Paul ordonnait : « Priez sans cesse ! » (1 Th 5, 17) Les fidèles peuvent se joindre à la prière officielle de l’Église : la Liturgie des Heures. Jésus a promis : « Quand deux ou trois sont réunis en mon nom je suis au milieu d’eux ».  Pour la pratique, étaient proposés des ateliers de chants : psaumes ou hymnes, de proclamation de la parole, de structure d’office et des mises en œuvre sans avoir à tout « inventer » à chaque fois. La rencontre Ecclesia sur la catéchèse à Lourdes, aux mêmes dates, expliquait cette année la faible participation du côté Savoie.

Samedi 27 : Nouveau livre au réfectoire : Thérèse d’Avila par Jean-Jacques Antier, Éd. Perrin, 2003. L’auteur « historien de formation, tient une place particulière parmi les écrivains chrétiens, celle d’un enquêteur impartial et d’un explorateur passionné des voies du mysticisme. »

Dimanche 28 : Chapitre de Père Abbé : comment mettre à jour le martyrologe ? Chaque jour nous lisons une liste de martyrs, de saints, de bienheureux parmi ceux proposés par la liturgie. Pour nous ces notices avaient été composées par Père Anthelme à partir de 1974 quand la liturgie a été introduite en français et  il n’avait pas eu le temps de terminer. Jean-Paul II a béatifié et canonisé des personnes de tous pays et de tous milieux de vie pour bien montrer que la sainteté est offerte à tous et Benoît XVI encourage chaque diocèse, groupe, communauté à se choisir des personnalités plus stimulantes. Jean-Paul a fortement rappelé, avec le Concile, que le même Esprit agit pour sanctifier les membres des différentes Églises et communautés ecclésiales et que dans les saints l’unité est déjà réalisée. Alors pourquoi ne pas intégrer dans le texte lu chaque jour au martyrologe des notices de personnes que les orthodoxes considèrent comme saintes ou que les protestants proposent à l’imitation des fidèles ?  

Mardi 30 : RB 7 – Commentaire de la Règle - Supporter... C’est le plus difficile, celui de la maturité, car il faut alors mettre en pratique ses convictions. Ne pas fuir, mais persévérer dans la patience quand l’idéal s’affronte à la réalité, il faut alors s’attacher à la Parole de Dieu. « Si tu avais assez d’amour tu ressentirais la suavité du fardeau du Christ. »
La chaîne régionale de télévision 8-Mont-Blanc nous demande de participer à une séquence de 3 mn pour présenter le sens de la fête de la Toussaint. D’ordinaire, c’est l’évêque de Chambéry ou celui d’Annecy qui est sollicité.

Mercredi 31 : Neige sur le Grand-Arc - Le chantier au-dessus du réfectoire : le plancher est collé directement sur la dalle, les électriciens enfilent leurs fils dans les gaines déjà en place, les menuisiers et les peintres continuent.
Arcabas est de passage ; des frères le rencontrent pour discuter des objets déjà dans le presbytère : ambon, chandeliers en bronze et de la suite éventuelle, la croix de l’autel.

Le jardin a produit en abondance, par les soins assidus de Frère Ginepro : bettes, carottes, choux-fleurs, salades, poireaux, choux ; les tomates ont souffert de maladie dues à l’humidité.