Homélie - TO 18 — Abbaye de Tamié

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Abbaye de Tamié

Homélie - TO 18

Par Père Claude
croix - arcabas
Homélie pour le 18ème dimanche
du temps ordinaire - B

 

 

Même s’il est repu, l’homme sera toujours affamé de quelque chose. Il y a cette faim qui tenaille le ventre d’innombrables êtres humains de par le monde, des millions sont touchés aujourd’hui par la famine, malgré le surcroît de produits alimentaires au niveau mondial.

Il y a ceux qui ont faim de paix, parce que la guerre ne résout rien et rend pire encore leur situation.

Il y a les malades qui acceptent de suivre des traitements parfois très éprouvants parce qu’ils ont faim de vivre.

Il y a ceux qui partent en vacances, affamés de liberté, de détente, de changement.

Mais pour apaiser les fringales des hommes, il n’y aura jamais de nourritures adéquates.

Jésus lui-même après avoir nourri la foule avec les cinq pains et les deux poissons, sait très bien qu’elle aura encore faim. Il sait qu’il y a une faim fondamentale qui est la faim de bonheur absolu, c’est la faim de Dieu qui est source intarissable de vie où les hommes sont invités à puiser.

Le Seigneur sait de quoi les hommes ont besoin  pour s’épanouir.
C’est pour cela que Jésus invite ses auditeurs à travailler, non pas pour des nourritures qui se perdent, mais pour une nourriture qui se garde pour la vie éternelle. Plus tard la veille de sa mort, il prendra du pain et après l’avoir béni et rompu il le donnera à ses disciples en disant : « Prenez et manger ceci est mon corps livré pour vous ».

C’est pour cela que nous sommes réunis ce matin : l’Eucharistie que nous donne le Seigneur, en nous faisant communier à la vie même du Père, afin que nous puissions voir les choses avec son regard, les comprendre avec son Esprit et agir avec Lui au cœur du monde, pour que le monde vive.

Ainsi en nous donnant le pain descendu du ciel, le Seigneur ne supprime pas nos souffrances humaines, ni nos faims. Il ne résout pas nos problèmes à notre place, mais il nous donne la source de l’amour et de la vie. Il nous donne lumière et force pour construire un monde selon se coeur et selon son Esprit.
En nous parlant de pain descendu du ciel, il ne nous éloigne pas des réalités terrestres.

Dans notre société dite de consommation, beaucoup de valeurs humaines sont submergées par de multiples choses.

Le Seigneur nous met en garde et nous invite à ne pas mettre notre effort et notre ambition dans ce qui ne dure qu’un moment, mais dans ce qui demeure en vie éternelle.

La vie quotidienne n’est plus seulement dans le besoin de choses, mais l’exaltation de soi dans une relation amoureuse avec le Seigneur.

Que la célébration de ce dimanche nous renvoie au cœur du monde pour y grandir et nous y épanouir selon l’Évangile.

Rendons grâce au Seigneur de se donner lui-même à nous en nourriture surabondante.