Homélie - Christ-Roi — Abbaye de Tamié

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Abbaye de Tamié

Homélie - Christ-Roi

Par Frère Marco

Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu

 

En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Quand le Fils de l’homme viendra dans sa gloire, et tous les anges avec lui, alors il siégera sur son trône de gloire. Toutes les nations seront rassemblées devant lui ; il séparera les hommes les uns des autres, comme le berger sépare les brebis des boucs : il placera les brebis à sa droite, et les boucs à gauche.

Alors le Roi dira à ceux qui seront à sa droite : ‘Venez, les bénis de mon Père, recevez en héritage le Royaume préparé pour vous depuis la fondation du monde. Car j’avais faim, et vous m’avez donné à manger ; j’avais soif, et vous m’avez donné à boire ; j’étais un étranger, et vous m’avez accueilli ; j’étais nu, et vous m’avez habillé ; j’étais malade, et vous m’avez visité ; j’étais en prison, et vous êtes venus jusqu’à moi !’ Alors les justes lui répondront : ‘Seigneur, quand est-ce que nous t’avons vu...? tu avais donc faim, et nous t’avons nourri ? tu avais soif, et nous t’avons donné à boire ? tu étais un étranger, et nous t’avons accueilli ? tu étais nu, et nous t’avons habillé ? tu étais malade ou en prison... Quand sommes-nous venus jusqu’à toi ?’ Et le Roi leur répondra : ‘Amen, je vous le dis : chaque fois que vous l’avez fait à l’un de ces plus petits de mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait.’

Alors il dira à ceux qui seront à sa gauche : ‘Allez-vous-en loin de moi, vous les maudits, dans le feu éternel préparé pour le diable et ses anges. Car j’avais faim, et vous ne m’avez pas donné à manger ; j’avais soif, et vous ne m’avez pas donné à boire ; j’étais un étranger, et vous ne m’avez pas accueilli ; j’étais nu, et vous ne m’avez pas habillé ; j’étais malade et en prison, et vous ne m’avez pas visité.’ Alors ils répondront, eux aussi : ‘Seigneur, quand t’avons-nous vu avoir faim, avoir soif, être nu, étranger, malade ou en prison, sans nous mettre à ton service ?’ Il leur répondra : ‘Amen, je vous le dis : chaque fois que vous ne l’avez pas fait à l’un de ces plus petits, c’est à moi que vous ne l’avez pas fait.’ Et ils s’en iront, ceux-ci au châtiment éternel, et les justes, à la vie éternelle. » – Acclamons la Parole de Dieu. 

© AELF - Paris 2013

Homélie

Aujourd'hui est un dimanche un peu particulier, car nous célébrons une grande fête, la fête du Christ, Roi de l'Univers et nous célébrons aussi la fin de cette année liturgique que nous avons vécue en compagnie de l'évangéliste saint Matthieu, qui dimanche après dimanche nous a transmis la Bonne Nouvelle de l'Évangile, la Joie de croire.

Ce dimanche, encore saint Matthieu nous offre le magnifique récit appelé communément, du « Jugement dernier ».

À vrai dire si je devais donner un titre à cette page d'évangile, je me servirai des mots de saint jean de la Croix : « Au soir de notre vie nous serons jugés sur l'amour »

L'évangile de ce jour est une Bonne Nouvelle, il est vraiment l'Évangile de la Joie et de l'Espérance. L'Histoire avec un grand H a commencé un jour et un jour elle s'achèvera. Au terme de l'Histoire, comme au terme de notre vie personnelle, ce n'est pas le néant qui nous attend mais c'est un Amour ; « Amour qui nous attend au terme de l'histoire » et cet amour a un visage : le tien Seigneur Jésus. Oui, ce sera le Seigneur Jésus lui-même qui vous accueillera au seuil du Royaume, entouré de tous les pauvres, qui sans en avoir conscience nous aurons servis, accueillis au cours de notre vie : « Venez les bénis de mon Père, venez prendre place dans le Royaume, car ce que vous avez fait à l'un de ces petits c'est à moi que vous l'avez fait».

Cette page d'évangile nous pouvons la considérer comme « le testament de Jésus » disait le pape François. Jésus dit que chaque fois que nous aurons pris soin d'un petit, d'un pauvre, que toutes les fois que nous aurons servi un nécessiteux, c'est à lui Jésus que nous l'avons fait.

« Dans un monde malheureusement atteint par le virus de l'indifférence, cette page d'évangile nous invite, nous éduque à l'attention à l'autre » (pape François), à l'attention aux exigences les plus élémentaires de nos frères et sœurs, les plus petits dans lesquels est présent Jésus. Oui, Matthieu dans cet évangile nous dit que Jésus est toujours présent là. Là où il existe un besoin, une personne qui a un besoin matériel ou spirituel, Jésus est là.

Nous sommes invités à être vigilants, en évitant que le Christ passe à coté de nous sans que nous le reconnaissions. « Le Seigneur passe. Ouvriras-tu quand frappe l'inconnu ? Peux-tu laisser mourir la voix qui réclame ta foi? » (Une hymne de l’office)

Bientôt  nous allons recevoir le corps du Christ, sa présence réelle au coeur de nos vies, mais « sommes-nous conscients que dans la « personne du pauvre la chair du Christ devient de nouveau visible! Sommes-nous conscients que nous touchons le Christ dans nos frères et nos sœurs qui ont besoin d'être nourris, vêtus, logés, visités, écoutés... ? » (Pape François)

Le Christ Seigneur, dans la personne du pauvre, du petit, continue de frapper à la porte de notre coeur. « Ouvriras-tu quand frappe l'inconnu? »

Comment ne pas penser à Mère Teresa de Calcutta, qui a incarné d'une façon bouleversante cette page d'évangile ! Combien d'enfants abandonnés a-t-elle serrés dans ses bras, combien de personnes mourantes a-t-elle accompagnées au seuil de l'éternité, en les tenant par la main !

Et je conclu ces quelques mots en laissant la parole à mère Teresa.

« Quand j'étais sans logis, tu m’as ouvert ta porte.
Quand j'étais nu, tu m'as donné ton manteau.
Quand j'étais las, tu m'as offert le repos.
Quand j'étais inquiet, tu as calmé mes tourments.
Quand j'étais noir, ou jaune, ou blanc, insulté et bafoué, tu as porté ma croix.
Quand j'étais âgé, tu m'as offert un sourire.
Quand j'étais soucieux, tu as partagé ma peine....

Rends-nous dignes, Seigneur, de servir nos frères et sœurs qui, à travers le monde, vivent et meurent dans la misère et dans la faim. Donne-leur par nos mains leur pain quotidien, et par notre amour la paix et la joie.