Homélie - 18ème TO — Abbaye de Tamié

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Abbaye de Tamié

Homélie - 18ème TO

Père François de Sales
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Homélie pour le 18ème
dimanche ordinaire

Qo 1, 2 ; 2, 21-23 - Col 3, 1-5, 9-11 - Luc 12, 13-21
Tout est vanité !

Vanité des vanités, tout est vanité !
- Non, tout n'est pas vanité ! Cette existence que Dieu nous a donnée n'est pas vanité. Sainte Claire d'Assise disait : "Merci mon Dieu de m'avoir créée !"
- Mais c'est notre manière de la vivre qui souvent est vanité. On nous invite aujourd'hui à "rechercher les choses d'en haut", à "créer en nous un homme nouveau" que le "Créateur refait toujours neuf à son image pour le conduire à la vraie communion" et j'ajouterai : à la vraie vie.
- Il nous faut pour réussir cette vie être riche en vue de Dieu et réagir contre la tentation qui nous guette d'amasser les biens de ce monde.
- Il en faut pour vivre et faire vivre la société.
- Écoutons cette sagesse qui vient du fin fonds des siècles, mais que nous avons si souvent le risque d'oublier.
- Demandons au Seigneur le pardon de nos fautes d'esprits étroits et la grâce d'ouvrir nos coeurs à sa sagesse éternelle.

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- Nous voici dans cette église, une maison pas comme les autres et la nôtre est particulièrement instructive. Ses murs de pierres sont l'image de chacun de nous qui devons entrer dans la construction de l'Église véritable faite de chacun de nous, l'Église du Christ.
- Que se passe-t-il dans notre église ? On y voit des fleurs bien disposées, on y entend des chants pas comme ceux qu'on entend sans doute à la radio, il y a une tapisserie qui représente la sainte Vierge Marie et à côté le tabernacle, présence de Dieu pour tous les moments.
- Il y a bien sûr l'autel, la partie centrale de l'église. On ne sait pas trop bien aujourd'hui ce qu'est un autel, mais jadis sur l'autel des temples on sacrifiait des quantités de bêtes : agneaux, moutons, taureaux et le sang coulait sur l'autel, sang dont on aspergeait ensuite la foule. Ces bêtes qui étaient sacrifiées représentaient le coeur de l'homme qui vient s'offrir à Dieu. On pensait souvent que cela suffisait de tuer des bêtes, mais le coeur restait fermé.
- Sur notre autel aujourd'hui, il y aura du sang versé aussi, c'est pourquoi il est surmonté d'une croix. Nous allons refaire ce que Jésus a fait le jeudi saint, la mystérieuse transfiguration du pain et du vin en le corps et le sang du Christ, le corps de Jésus qui s'offre à son Père pour nous et qui veut nous amener à nous offrir tous avec lui. Avec un seul agneau, l'Agneau de Dieu, c'est le sacrifice de la nouvelle Alliance.
- Comment Jésus s'y prend-il  ? Il n'y a plus d'aspersion de sang, mais bien mieux, le Christ donne son sang et se donne à nous en nourriture, afin que nous soyons aptes à nous offrir avec lui, c'est que dans cette église, il y a surtout notre assemblée.
C'est pour nous que cette église a été construite pour ce qui se passe dans cette église et qui se passe pour nous, avec nous et en nous.
Mais si l'assemblée se retrouve ici ce n'est pas pour un spectacle qui ne serait pas très attrayant.
Comment rencontrer quelqu'un que nous ne voyons pas, qui ne parle pas, au moins comme nous parlons entre humains ?
L'Église veut nous apprendre à aller vers ce Quelqu'un, plus réel que tout ce qui se passe à l'extérieur. C'est Dieu, créateur du ciel et de la terre, notre créateur vers qui nous allons, nous venons de lui, nous voulons retourner à lui parce que sans lui notre vie perd son sens.
Et pour cela l'Église veut nous apprendre que nous ne voyons  pas seulement avec les yeux : "On ne voit bien qu'avec le coeur" ; nous n'entendons pas seulement avec les oreilles, là aussi c'est l'amour qui nous fait entendre les plus beaux chants. L'Église veut nous apprendre à "rechercher les choses d'en-haut". C'est dans notre coeur que nous découvrons ce monde auquel nous sommes appelés, c'est le monde de la foi.
- Et pour cela Dieu l'invisible nous a envoyé son Fils dans notre chair. Il nous apprend ce que son Père lui a dit pour nous et il a choisi des disciples qu'il envoie annoncer, "ce qu'ils ont vu, ce qu'ils ont entendu, contemplé, touché du Verbe de vie" et leur témoignage nous arrive aujourd'hui par ceux qui sont envoyés.
- Nous sommes donc dans une église, maison pas comme les autres pour entendre une sagesse qui n'est pas d'aujourd'hui ni d'hier, une sagesse éternelle et la nourriture que nous recevons, ce corps du Christ nous fortifie dans cette recherche des vérités d'en-haut. Nous apprenons qu'il faut s'oublier pour se donner aux autres et à Dieu, pour se trouver vraiment. Nous apprenons à rendre grâce à Dieu. "
A Toi, notre louange, Dieu nous t'acclamons.
Tu es Seigneur. A Toi l'hymne de l'univers !"


A la fin de la messe nous retournerons vers notre monde visible pour témoigner de notre Dieu invisible. C'est ce que veut dire : "Allez dans la paix du Christ : Partons en mission."