Homélie - 2ème dimanche de Pâques — Abbaye de Tamié

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Homélie - 2ème dimanche de Pâques

Par Frère Marco
logo tamié    Homélie pour le second dimanche de Pâques
    Dimanche de la divine Miséricorde

Aujourd'hui l'Église nous invite à porter notre attention vers le mystère de la Miséricorde, selon la demande de Jésus lui-même à sœur Faustine Kowalska, religieuse polonaise morte en 1938 à l'âge de 33 ans. Le 10 janvier 1934, au coeur d'une retraite, Jésus dit à sœur Faustin : "Je désire que le premier dimanche-après Pâques soit la fête de la Miséricorde". C'est Jean-Paul II qui institua la Fête de la Miséricorde pour toute l'Église en l'an 2000. Le pape Benoît XVI a affirmé "que loin d'être une dévotion secondaire, le culte de la Miséricorde Divine fait partie intégrante de la foi et de la prière du chrétien".

La page d'Évangile que nous venons d'entendre nous relate l'expérience fondatrice des disciples, expérience fondée sur leur rencontre du Christ ressuscité, marqué par les plaies ouvertes de sa passion d'où jaillit la Miséricorde. 

Jésus vint et se tint au milieu d'eux et il leur dit "Paix à vous ! "Après cette parole, il leur montra ses mains et son côté. Les disciples furent remplis de joie à la vue du Seigneur. Il leur dit à nouveau : "Paix à vous! Comme le Père m'a envoyé, moi aussi je vous envoie". Ayant dit cela il souffla sur eux et leur dit : Recevez l'Esprit Saint. Jésus montre à ses disciples ses mains et son côté. C'est à dire qu'il montre les blessures de sa passion, en particulier la blessure de son coeur, source d'où jaillit "la grande vague de Miséricorde qui se dévers sur l'humanité".
    A travers le coeur transpercé de Jésus crucifié, la miséricorde de Dieu atteint tous les hommes. Cette miséricorde disait Jean-Paul II, le Christ la diffuse sur l'humanité à travers le don de l'Esprit saint, qui dans la Trinité est la Personne-Amour.
    Et la Miséricorde, poursuivait Jean-Paul II, n'est-elle pas le second nom de l'Amour, de l'Amour saisi dans son aspect le plus profond et le plus tendre ?

Oui, les blessures de la Passion nous rappellent que "la Miséricorde de Dieu n'est pas une grâce à bon marche, elle ne suppose pas la banalisation du mal " (Benoît XVI).

"Le Christ porte dans son corps et dans coeur tout le poids du mal, toute sa force dévastatrice. Jésus sur la Croix a brûlé et transformé le mal dans la souffrance, dans le feu de son amour souffert." (Jean-Paul II)

Jésus souffla sur eux et leur dit : "Recevez l'Esprit Saint. Ceux à qui vous remettrez les péchés, ils leur seront remis, ceux à qui vous les retiendrez, ils leur seront retenus.
    Jésus ressuscité confie à ses disciples craintifs et stupéfiait la mission d'être les ministres de la miséricorde divine, un don qui naît des blessures des ses mains, de ses pieds et surtout de son coeur transpercé. Ainsi l'Église devient cette "maison de miséricorde" ouverte à tous les hommes.

A nous aussi réunis dans cette église Jésus ressuscité nous montre ses plaies glorieuses et surtout son coeur blessé, fontaine intarissable de miséricorde, et nous invite, nous presse à nous abandonner avec confiance à sa Miséricorde. Saint Bernard (1090-1153) nous livre dans son commentaire sur le Cantique des cantiques ces quelques lignes que je vous partage.
    "donc notre fragilité peut-elle trouver repos et sécurité, sinon dans les plaies du Sauveur ? Je m'y sens d'autant plus protégé que son salut est plus puissant. L'univers chancelle, le corps pèse de tout son poids, le diable tend ses pièges, je ne tombe pas, car je suis campé sur un roc solide. J'ai commis quelque grave péché, ma conscience se trouble, mais elle ne perd pas courage, puisque je me souviens des plaies du Seigneur qui a été transpercé à cause de mes fautes. Rien n'est à ce point voué à la mort que la mort du Christ ne puisse le libérer. Dès que je pense à cette médecine si forte et efficace : la Miséricorde, la pire de maladies ne m'effraie plus. Pour moi, ce qui me manque par ma faute, je le tire hardiment des entrailles du Seigneur, car la miséricorde y abonde".

Oui frères et sœurs Jésus ressuscité nous invite ce matin, nous presse à nous abandonner avec confiance à sa miséricorde. 

Sainte Faustine à qui Jésus a révélé la fontaine de miséricorde qui jaillit de son coeur blessé, aimait dire et redire cette prière : "Jésus, j'ai confiance en Toi !" Faisons nôtre cette prière qui exprime l'attitude avec laquelle nous aussi nous voulons nous abandonner avec confiance entre les mains miséricordieuses de Jésus notre unique Sauveur, car il n'y a pas de foi plus profonde, d'espérance plus vivante et d'amour plus ardent que la foi, l'espérance et l'amour de celui qui, dans les difficultés, se remet entre les mains sûres du Seigneur…

"Jésus j'ai confiance en Toi !" C'est cet amour réconfortant que nous voulons vivre et répondre à l'envoie du Christ, pour que nos mains soient un prolongement de ces grandes mains de la Miséricorde divine, en particulier auprès des personnes touchées par l'épreuve ou écrasées par le poids de leur culpabilité.

"Jésus j'ai confiance en Toi !" « Que cette prière nous enracine tous dans cette certitude... Chaque personne est précieuse aux yeux de Dieu. Jésus a donné sa vie pour chacun de nous. » (Jean-Paul II)