Homélie - Saint Jean-Baptiste — Abbaye de Tamié

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Abbaye de Tamié

Homélie - Saint Jean-Baptiste

Fr. Patrice
croix - arcabas
Homélie pour la fête de la nativité de saint Jean-Baptiste

Ce jour doit être pour nous un jour de double joie. Bien sûr parce que nous portons dans la prière nos deux frères placés sous le vocable de Jean-Baptiste. Mais aussi parce que dans la Bible toute naissance est occasion de joie. C’est bien sûr le cas pour la naissance de Jésus, de Jean-Baptiste, mais je pense  aussi  à Isaac, ou Obed le fils de Ruth et tant d’autres.

Et à chaque fois ce n’est pas une joie solitaire, mais une joie communautaire. Il en est de même pour la naissance d’un nouveau frère en Communauté ; il en sera de même pour la venue ou la  naissance d’un nouvel Abbé dans la Communauté. Je résumerai tout cela dans cette citation que fait Marguerite Léna dans un récent article « Il est infiniment  plus passionnant et plus important de se pencher sur l’âme d’un enfant qui peut-être sera un saint ou qui peut-être sera infidèle à la grâce divine, que de savoir à quelle issue nous conduisent le choc des armes et la politique, parce que en définitive le sort du monde est entre le mains du premier, cet enfant ».

Bien sûr les naissances posent toujours un certain nombre d’interrogations que St Luc formule bien « Que sera cet enfant ? ». Car bien souvent à un moment ou à un autre cet enfant est signe de contradiction. Il en va ainsi pour Jésus, pour Jean-Baptiste, pour Joseph, pour Samuel et tant d’autres. Parfois parce que la naissance remet en cause un équilibre familial ou patriarcal, parfois parce que sa maturité le conduit progressivement à s’afficher voire à s’opposer à ceux qui avaient mis en lui leur espérance. A chacun Dieu donne lors de sa naissance un nom, mais aussi une mission, une dynamique de vie : ce qu’oublient tous ceux qui se désolent de n’avoir pas été désirés, pas assez aimés ou pas assez compris dans leur enfance. C’est oublier que Dieu nous a enfantés, que tout est grâce et que tout devient grâce quand c’est vécu comme un don de Dieu.

C’est aussi ce qu’a compris Zacharie, le père de Jean-Baptiste, lui qui était devenu muet. Dès qu’un croyant décroche au niveau de la foi, dès qu’il quitte le terrain de la Promesse, dès qu’il commence à contester l’initiative de Dieu, il n’a plus de parole à faire entendre. Mais dès que Zacharie au moment de la circoncision donne son accord au plan de Dieu, dès qu’il accepte de vivre cette naissance comme un don de Dieu, alors il peut reprendre la parole et bénir Dieu.