Homélie - TO 14 — Abbaye de Tamié

Aller au contenu. | Aller à la navigation

Outils personnels

Abbaye de Tamié

Homélie - TO 14

Par Frère Marco
croix - arcabas

Homélie pour le 14ème dimanche
du temps ordinaire

 


 Homélie

Depuis le début de l'année liturgique, la liturgie de la Parole nous donne à écouter et à prier pendant l'Eucharistie du dimanche l'Évangile selon saint Matthieu. Ce matin c'est un véritable joyau qui nous est offert à travers l'évangile de ce jour.

Trois parties composent cette page d'évangile.

1° partie la prière de Jésus « Père, Seigneur du ciel et de la terre, je proclame ta louange »

2° partie une déclaration de Jésus : « Tout m'a été confié par mon Père... »

3° partie une invitation que Jésus nous adresse. : «Venez à moi, vous tous qui peinez sous le poids du fardeau... »

Arrêtons-nous quelques minutes sur la prière de Jésus « car elle est comme un résumé de l'Évangile et du mystère de Dieu qui se manifeste en Jésus » (Card. Martini)

«Père, Seigneur du ciel et de la terre, je proclame ta louange : ce que tu as caché aux sages et aux savants, tu l'as révélé aux tout petits. »

Le meilleur commentaire à ces paroles de Jésus nous est donné par l'Apôtre Paul quand il dit aux Corinthiens : « il n'y a pas beaucoup de sages aux yeux des hommes, ni de gens puissants ou de haute naissance. Au contraire, ce qu'il y a de fou dans le monde, voilà ce que Dieu a choisi pour couvrir de confusion les sages ; ce qu'il y a de faible dans le monde, voilà ce que Dieu a choisi pour couvrir de confusion ce qui est fort ; ce qui est d'origine modeste, méprisé dans le monde, ce qui n'est rien, voilà ce que Dieu a choisi pour détruire ce qui est quelque chose, afin que personne ne puisse s'enorgueillir devant Dieu. » (1 Co 1, 26-29)

Nous pouvons nous demander qui sont-ils ces tout petits dont parle Jésus, qui sont-ils ces fous dont parle Paul ?

Les tout petits, les fous selon l'Évangile ce sont les pauvres des béatitudes, ce sont les anawims, ceux et celles qui sont dépourvu de tout et qui n'ont que Dieu comme appui. Oui, c'est à ces petits que Jésus veut révéler le mystère du Royaume, c'est-à-dire, l'inouï de sa relation au Père, c'est à ces petits que Jésus veut rendre participants de cette communion, de cette union qu'il vit avec le Père.

Maître Eckart un des grands maîtres de la vie spirituelle chrétienne commente ainsi cette prière de Jésus. « Notre béatitude dit-il, consiste à connaître Dieu, à devenir par grâce un avec Lui. La voie de cette union, le chemin de cette communion passe par le Fils et par sa Parole que Jésus le Fils bien-aimé nous a confiée. »

Connaître dans la Bible c'est toujours aimer.

Entre le Père et le Fils existe une relation d'amour. Jésus n'est pas venu uniquement nous révéler cela, mais il est venu nous dire que nous aussi nous pouvons avoir part à cette même relation. Révélation qui est « cachée aux sages et aux savants, mais tu l'as révélée aux tout petits »

Et pourquoi cela ?

« Le mystère du Dieu de Jésus Christ est un mystère d'amour, qui suppose la capacité de savoir recevoir. Jésus est ce tout petit du Père. Il est celui qui le premier sait recevoir.

Jésus lui a reçu toute chose du Père, et le mystère de l'homme, sa vocation qui est aussi la nôtre c'est d'être disponible, afin de savoir recevoir le don de Dieu.

Oui, au coeur du mystère chrétien il y a l'Accueil. Accueil indispensable pour recevoir le Don.

Il est beau de donner, parce que nous avons reçu en premier de Dieu le don de son Fils et de l'Esprit ; il est beau de pardonner, parce que nous avons été pardonnés en premier par le Père, il est beau de s'ouvrir aux autres parce que Dieu s'est ouvert à nous en premier en se donnant à travers le Christ. » (Card. Martini)

« Père, Seigneur du ciel et de la terre, je proclame ta louange : ce que tu as caché aux sages et aux savants, tu l'as révélé aux tout petits.» (Card. Martini)

Oui frères et soeurs. « Ni la violence des puissants, ni la science des prudents, ne forcent le Royaume, mais la faiblesse des petits et la patience des humbles pénètrent les secrets de Dieu. Bénis sois-tu, notre Père allégresse des pauvres ! »