Homélie - Baptême du Seigneur — Abbaye de Tamié

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Homélie - Baptême du Seigneur

Par Père Claude
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Homélie pour la fête
du Baptême du Seigneur


Nous venons d'entendre la Bonne nouvelle de ce dimanche : la rencontre pleine de surprises de Jésus et de Jean Baptiste au bord du Jourdain. Un grand contraste entre la démarche humble et discrète de Jésus se faisant baptiser comme pécheur et l'irruption de la Gloire de Dieu qui l'accompagne sous l'apparence d'une colombe.

Nous voici en plein paradoxe. Jésus est pour le moment un inconnu, il arrive d'un village obscur de Galilée, une terre à demi-païenne, méprisée par les habitants de Jérusalem et de la Judée.

Le voici survenant sur le bord du Jourdain où baptise Jean, ce fleuve sur lequel tout a commencé. Il prend sa source dans l'Hermon à 500 m d'altitude et descend jusqu'à la Mer Morte, le point le plus bas du monde. Quelle est donc cette descente, cet abîme que symbolise ce fleuve ?

Ce baptême que Jésus vient demander à Jean est un baptême de conversion, signe public qu'on regrette ses péchés et qu'on veut changer son style de vie.

Prenons le temps de regarder Jésus qui attend son tour dans la foule de pécheurs. D'emblé Jésus rejoint les pécheurs là où Dieu travaille leur coeur, là où ils décident de se convertir. Que lui, la sainteté même se présente au milieu des pécheurs, remue et bouscule beaucoup. Jean voulait l'en empêcher écrit saint Matthieu : "C'est moi qui ai besoin de me faire baptiser par toi et c'est toi qui viens à moi !" Jésus le laisse faire écrit le premier évangéliste. Quelle humilité dans ces simples mots, on ne dit pas que Jean-Baptiste a compris, simplement "il laisse faire", il s'efface, peut-être a-t-il deviné l'être mystérieux qui est là devant lui.

Entrons nous aussi dans ce mystère, car c'est à cela que tout aboutit dans ce récit d'une grande sobriété, d'une discrétion totale. Le baptême lui-même n'est pas décrit. Jésus a simplement effectué un double mouvement. Il est descendu dans les eaux et il en est remonté. La descente dans le Jourdain traduit le mouvement même de Dieu venant à la rencontre de l'humanité pécheresse.­

Jésus né, crucifié, mort, enseveli au tombeau, descendu aux Enfers, puis ressuscité des morts et monté aux Cieux !­

Et voilà que les Cieux s'ouvrent. Depuis qu'ils se sont ouverts sur Jésus, ils ne se sont plus fermés. "L'Esprit Saint descendit sur Jésus sous une apparence corporelle, comme une colombe". Ceci traduit aussi un grand mystère. C'est une merveilleuse image porteuse de beaucoup de sens, une image qui nous renvoie au premier verset du livre de la Genèse, à la création : "L'Esprit de Dieu planait sur les eaux". Avec Jésus la nouvelle création est inaugurée.­

Baptisés que nous sommes au nom du Père et du Fils et de l'Esprit Saint, sommes-nous conscients que nous sommes porteurs de cette révélation et qu'il nous faut donc en vivre en grande joie et en grande reconnaissance ?­

Rendons grâce au Seigneur, à l'Église de nous avoir emmenés ce matin sur les bords du Jourdain !