Homélie - Avent 3 — Abbaye de Tamié

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Abbaye de Tamié

Homélie - Avent 3

Par Frère Jean

Homélie pour le 3ème dimanche de l'Avent

 

1ère lecture : Les merveilles du salut à venir (Is 35, 1-6a.10)

Lecture du livre d'Isaïe

Le désert et la terre de la soif, qu'ils se réjouissent ! Le pays aride, qu'il exulte et fleurisse, qu'il se couvre de fleurs des champs, qu'il exulte et crie de joie ! La gloire du Liban lui est donnée, la splendeur du Carmel et de Sarône. On verra la gloire du Seigneur, la splendeur de notre Dieu. Fortifiez les mains défaillantes, affermissez les genoux qui fléchissent, dites aux gens qui s'affolent : « Prenez courage, ne craignez pas. Voici votre Dieu : c'est la vengeance qui vient, la revanche de Dieu. Il vient lui-même et va vous sauver. » Alors s'ouvriront les yeux des aveugles et les oreilles des sourds. Alors le boiteux bondira comme un cerf, et la bouche du muet criera de joie. Ils reviendront, les captifs rachetés par le Seigneur, ils arriveront à Jérusalem dans une clameur de joie, un bonheur sans fin illuminera leur visage ; allégresse et joie les rejoindront, douleur et plainte s'enfuiront.

Psaume : Ps 145, 7, 8, 9ab.10a

R/ Viens, Seigneur, et sauve-nous !

Le Seigneur fait justice aux opprimés ;
aux affamés, il donne le pain,
le Seigneur délie les enchaînés.

Le Seigneur ouvre les yeux des aveugles,
le Seigneur redresse les accablés,
le Seigneur aime les justes.

Le Seigneur protège l'étranger.
Il soutient la veuve et l'orphelin.

D'âge en âge, le Seigneur régnera.

 

2ème lecture : “Ayez de la patience : la venue du Seigneur est proche “ (Jc 5, 7-10)

Lecture de la lettre de saint Jacques

Frères, en attendant la venue du Seigneur, ayez de la patience. Voyez le cultivateur : il attend les produits précieux de la terre avec patience, jusqu'à ce qu'il ait fait la première et la dernière récoltes. Ayez de la patience vous aussi, et soyez fermes, car la venue du Seigneur est proche. Frères, ne gémissez pas les uns contre les autres, ainsi vous ne serez pas jugés. Voyez : le Juge est à notre porte. Frères, prenez pour modèles d'endurance et de patience les prophètes qui ont parlé au nom du Seigneur.

 

Évangile : Jean Baptiste et Jésus (Mt 11, 2-11)

Acclamation : Alléluia. Alléluia. Prophète du Très-Haut, Jean est venu préparer la route devant le Seigneur et rendre témoignage à la Lumière. Alléluia. (cf. Lc 1, 76 ; Jn 1, 7)

Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu

Jean le Baptiste, dans sa prison, avait appris ce que faisait le Christ. Il lui envoya demander par ses disciples : « Es-tu celui qui doit venir, ou devons-nous en attendre un autre ? » Jésus leur répondit : « Allez rapporter à Jean ce que vous entendez et voyez : Les aveugles voient, les boiteux marchent, les lépreux sont purifiés, les sourds entendent, les morts ressuscitent, et la Bonne Nouvelle est annoncée aux pauvres. Heureux celui qui ne tombera pas à cause de moi ! »
Tandis que les envoyés de Jean se retiraient, Jésus se mit à dire aux foules à propos de Jean : « Qu'êtes-vous allés voir au désert ? Un roseau agité par le vent ?... Alors, qu'êtes-vous donc allés voir ? Un homme aux vêtements luxueux ? Mais ceux qui portent de tels vêtements vivent dans les palais des rois. Qu'êtes-vous donc allés voir ? Un prophète ? Oui, je vous le dis, et bien plus qu'un prophète. C'est de lui qu'il est écrit : Voici que j'envoie mon messager en avant de toi, pour qu'il prépare le chemin devant toi. Amen, je vous le dis : Parmi les hommes, il n'en a pas existé de plus grand que Jean Baptiste ; et cependant le plus petit dans le Royaume des cieux est plus grand que lui. »

Homélie

Dimanche dernier nous avons entendu Jean Baptiste qui proclamait dans le désert de Judée : «  Convertissez-vous car le Royaume des Cieux est tout proche, rendez droit le chemin du Seigneur, comme a dit le prophète Isaïe ». Pour appeler à la conversion, il utilisait des images, des menaces parfois rudes, puisées dans les traditions prophétiques, comme  celle-ci : « Déjà la cognée est à la racine des arbres, tout arbre qui ne produit pas de bons fruits va être coupé et jeté au feu ». De même voyant les  pharisiens et les sadducéens venir an grand nombre à ce baptême il leur disait : « Engeance de vipères ! Qui vous a appris à fuir la colère qui vient ? Produisez donc un fruit qui exprime votre conversion ».

Cela se passait à Béthanie, au-delà du Jourdain, où Jean baptisait, voyant Jésus venir à lui, il dit à ceux qui l’entouraient : « Voici l’Agneau de Dieu qui enlève le péché du monde ». Le lendemain, Jean se trouvait là avec deux de ses disciples, en regardant Jésus qui passait, il leur dit : « Voici l’Agneau  de Dieu », les deux disciples entendirent ses paroles et suivirent Jésus. Jésus se retournant et voyant qu’ils le suivaient, il leur dit : « Que cherchez-vous ? » - « Maître où demeures-tu ? » Il leur dit « Venez et voyez ». Ils vinrent donc où il demeurait et ils demeurèrent  auprès de lui ce jour là. C’était environ  la dixième heure. Ce détail confère à ce récit le caractère d’un témoignage personnel, c’est  ainsi qu’on attribua à ce disciple le nom de Jean auteur de cet évangile (Jn 1/39).

  Le passage de l’évangile selon St Matthieu que nous venons d’écouter (Mt 11,2-11) se situe vers la fin de la vie de Jean Baptiste. Hérode a fait arrêter Jean. Dans sa prison, celui-ci a appris  que Jésus faisait des signes semblables à ceux que les prophètes avaient annoncés pour la venue du Messie. Mais il apprend aussi, que Jésus ne respecte pas le sabbat en guérissant ce jour-là, et également qu’il mange avec les publicains et les pécheurs. Les prophètes avaient aussi annoncé la libération des captifs pour les temps messianiques, et lui, Jean est au fond de sa prison. Jean Baptiste rencontre alors la tentation du doute. Alors comme nous venons de l’entendre il envoya des  disciples à Jésus pour lui demander : « Es-tu celui qui doit venir, ou devons-nous en attendre un autre ? ». Jésus répondit : « Allez rapporter à Jean ce que vous voyez et entendez : les aveugles voient, les boiteux marchent, les lépreux sont purifiés, les sourds entendent, les morts ressuscitent, et la bonne nouvelle est annoncée aux pauvres. Et comme une réponse au doute qui assaille Jean, Jésus  ajoute : Heureux celui qui ne tombera pas à cause de moi ! ».

Quand les envoyés de Jean Baptiste sont repartis, Jésus continue et dit aux foules à propos de Jean : « Qu’êtes-vous donc allés voir au désert ? Un Prophète ? Oui, je vous le dis, et bien plus qu’un prophète. C’est de lui qu’il est écrit : « Voici que j’envoie mon messager en avant de toi, pour qu’il prépare le chemin devant toi ».