Homélie - Avent 4 — Abbaye de Tamié

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Abbaye de Tamié

Homélie - Avent 4

Par Père Claude
4 cierges
Quatrième dimanche de l'Avent

 


1ère lecture : Dieu promet un sauveur (Is 7, 10-16)

Lecture du livre d'Isaïe

Le Seigneur envoya le prophète Isaïe dire au roi Acaz : « Demande pour toi un signe venant du Seigneur ton Dieu, demande-le au fond des vallées ou bien en haut sur les sommets. » Acaz répondit : « Non, je n'en demanderai pas, je ne mettrai pas le Seigneur à l'épreuve. »  Isaïe dit alors : « Écoutez, maison de David ! Il ne vous suffit donc pas de fatiguer les hommes : il faut encore que vous fatiguiez mon Dieu ! Eh bien! Le Seigneur lui-même vous donnera un signe : Voici que la jeune femme est enceinte, elle enfantera un fils, et on l'appellera Emmanuel, (c'est-à-dire : Dieu-avec-nous). De crème et de miel il se nourrira, et il saura rejeter le mal et choisir le bien. Avant même que cet enfant sache rejeter le mal et choisir le bien, elle sera abandonnée, la terre dont les deux rois te font trembler. »

Psaume : Ps 23, 1-2, 3-4ab, 5-6

R/ Qu'il vienne, le Seigneur : c'est lui, le roi de gloire !

Au Seigneur, le monde et sa richesse,
la terre et tous ses habitants !
C'est lui qui l'a fondée sur les mers
et la garde inébranlable sur les flots.

Qui peut gravir la montagne du Seigneur
et se tenir dans le lieu saint ? 
L'homme au coeur pur, aux mains innocentes,
qui ne livre pas son âme aux idoles. 

Il obtient, du Seigneur, la bénédiction,
et de Dieu son Sauveur, la justice. 
Voici le peuple de ceux qui le cherchent !
Voici Jacob qui recherche la face de Dieu !

2ème lecture : L'Apôtre annonce le salut en Jésus Christ (Rm 1, 1-7)

Commencement de la lettre de saint Paul Apôtre aux Romains

Moi Paul, serviteur de Jésus Christ, appelé par Dieu pour être Apôtre, mis à part pour annoncer la Bonne Nouvelle que Dieu avait déjà promise par ses prophètes dans les saintes Écritures, je m'adresse à vous, bien-aimés de Dieu qui êtes à Rome.  Cette Bonne Nouvelle concerne son Fils : selon la chair, il est né de la race de David ; selon l'Esprit qui sanctifie, il a été établi dans sa puissance de Fils de Dieu par sa résurrection d'entre les morts, lui, Jésus Christ, notre Seigneur.  Pour que son nom soit honoré, nous avons reçu par lui grâce et mission d'Apôtre afin d'amener à l'obéissance de la foi toutes les nations païennes, dont vous faites partie, vous aussi que Jésus Christ a appelés.  Vous les fidèles qui êtes, par appel de Dieu, le peuple saint, que la grâce et la paix soient avec vous tous, de la part de Dieu notre Père et de Jésus Christ le Seigneur.

Évangile : La venue de l'Emmanuel annoncée à Joseph (Mt 1, 18-24)

Acclamation : Alléluia. Alléluia. Voici que la Vierge concevra : elle enfantera un fils, on l'appellera Emmanuel, "Dieu-avec-nous". Alléluia. (Mt 1, 23)

Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu

Voici quelle fut l'origine de Jésus Christ. Marie, la mère de Jésus, avait été accordée en mariage à Joseph ; or, avant qu'ils aient habité ensemble, elle fut enceinte par l'action de l'Esprit Saint. Joseph, son époux, qui était un homme juste, ne voulait pas la dénoncer publiquement ; il décida de la répudier en secret. Il avait formé ce projet, lorsque l'ange du Seigneur lui apparut en songe et lui dit : « Joseph, fils de David, ne crains pas de prendre chez toi Marie, ton épouse : l'enfant qui est engendré en elle vient de l'Esprit Saint ; elle mettra au monde un fils, auquel tu donneras le nom de Jésus (c'est-à-dire : Le-Seigneur-sauve), car c'est lui qui sauvera son peuple de ses péchés.»  Tout cela arriva pour que s'accomplît la parole du Seigneur prononcée par le prophète : Voici que la Vierge concevra et elle mettra au monde un fils, auquel on donnera le nom d'Emmanuel, qui se traduit : « Dieu-avec-nous ».  Quand Joseph se réveilla, il fit ce que l'ange du Seigneur lui avait prescrit : il prit chez lui son épouse.

© AELF


Homélie

Noël est tout proche maintenant. Un grand mystère va s’accomplir : Dieu prendra corps dans une chair d’homme et dans l’histoire du monde.

C’est vraiment l’imprévisible et l’impensable et même à vue humaine l’impossible. Je me rappelle avoir rencontré une jeune femme musulmane kabyle convertie au christianisme, exerçant le métier de médecin dans un village à côté de Nîmes. Nous parlions de Noël et tout à coup elle me dit : « Si nous avions vraiment la foi dans le mystère de l’Incarnation, nous en aurions le vertige ! » Dans sa ferveur de jeune convertie, elle avait un peu compris la grandeur de la fête de Noël.

Ce matin, avec saint Joseph qui occupe une place importante dans la liturgie de ce dimanche, nous allons essayer de nous laisser interroger par Noël. Marie n’est pas absente, mais le rôle central est quand même occupé par Joseph. Nous pouvons être heureux et je pense que la Vierge Marie elle-même doit s’en réjouir à cause du grand amour qu’elle porte à son époux.

« Voici quelle fut l’origine de Jésus Christ. » On pourrait traduire le mot « origine » par le mot « genèse et cela nous renvoie alors au moment impressionnant du début du monde. Mais voilà qu’une situation un peu déroutante survint dans ce paradis de bonheur. L’évangéliste traduit ainsi cette situation : « Avant qu’ils aient habité ensemble, Marie fut enceinte par l’action de l’Esprit Saint ». Leur projet de mariage est donc brutalement brisé. Il est difficile de deviner la souffrance morale qui se cache derrière la sobriété du texte de l’évangile. Joseph décide donc secrètement. Il ne peut pas nier le fait, mais il ne peut pas non plus douter de sa fiancée. Il n’y a qu’une lumière venant de Dieu qui puisse permettre de sortir de cette impasse et laisser entrevoir une solution possible.

Ils ont dû beaucoup prier ensemble pour que Dieu fasse connaître sa volonté. La seule solution humaine possible pour Joseph était de renoncer à son projet de couple. Et voilà que Dieu parle. La réponse est claire comme toute réponse que Dieu donne à une situation impossible : « Joseph, fils de David, ne crains pas de prendre chez toi, Marie ton épouse ! »

Joseph n’a pas à s’effacer comme il comptait le faire, mais il doit répondre comme il a été demandé à Marie à l’Annonciation. Dieu a besoin de lui comme il a eu besoin de Marie. Nous voilà très loin d’un Joseph insignifiant. Nous avons devant nous un homme courageux et un grand croyant à qui il a été demandé une foi à la mesure de l’événement incroyable qui se prépare. Joseph est un époux en parfaite communion avec la foi de son épouse.

Laissons nos cœurs s’émerveiller par cet évangile et pensons à un Joseph follement heureux de ce bonheur que Dieu donne quand on lui répond par la foi.